
1er août : Talon, la palme du président le plus aimé en fin de mandat

1er août : Talon, la palme du président le plus aimé en fin de mandat
En Afrique, il est rare, voire inédit, de voir un chef d’État quitter le pouvoir sous une pluie de louanges. Habituellement, à l’approche de la fin de leur mandat, les présidents sont conspués, priés de partir, parfois même chassés par un peuple las des promesses non tenues. Pourtant, le Bénin vit aujourd’hui une situation exceptionnelle : Patrice Talon, à 10 mois de la fin de son second mandat, jouit d’une popularité grandissante. Un paradoxe qui interroge et fascine.
Lorsqu’il arrivait au pouvoir en 2016, Patrice Talon promettait de transformer le Bénin. Beaucoup doutaient, certains le critiquaient, d’autres ne comprenaient pas sa vision. Mais lui, sûr de son fait, demandait juste de la patience pour une jubilation à la fin de son mandat. Une prophétie qui, aujourd’hui, se réalise.
À quelques mois de son départ, l’enthousiasme autour de son bilan est palpable. Routes modernisées, infrastructures administratives, sanitaires et éducatives renouvelées, dynamisation de l’économie, réformes institutionnelles… Les réalisations sont là, visibles, et le peuple béninois semble lui dire merci.
Ce qui frappe, c’est cette adoration en fin de parcours. Sur le continent, les dirigeants quittent souvent dans l’indifférence, sous les huées, ou après avoir forcé leur maintien au pouvoir. Talon, lui, est célébré alors qu’il s’apprête à passer la main.
« C’est une première au Bénin, et même en Afrique », analyse un observateur politique. « D’habitude, à cette étape, les présidents sont déjà des figures controversées. Lui, il est plébiscité. C’est comme s’il était en avance sur son temps. »
Mais cette popularité soulève une question cruciale : qui pour lui succéder ? Patrice Talon a marqué son époque par son charisme, sa vision et sa capacité à anticiper les défis. Trouver un successeur à sa hauteur relève presque de la gageure.
« Il faut un génie pour assurer sa relève », confie un autre observateur. « Le peuple doit prier pour que son camp propose quelqu’un de digne : capable de porter ses ambitions, son héritage et sa foi en l’avenir. »
Certains, d’ailleurs, espèrent presque qu’il revienne sur sa décision de quitter le pouvoir. « À moins qu’il n’accepte le sacrifice de rester… », murmurent ses supporters. Car sans lui, l’équation de la succession reste entière, et le Bénin retient son souffle.
Patrice Talon aura réussi l’impossible : quitter sur une ovation. Visionnaire, réformateur, il a su transformer le Bénin et, surtout, gagner le cœur des Béninois au moment où d’autres perdent le leur.
Reste à savoir si l’histoire retiendra simplement un mandat brillant… ou si elle lui offrira une suite inattendue. Une chose est sûre : Talon a déjà marqué son temps. Et le Bénin, désormais, regarde vers l’avenir avec une question en tête : « Après lui, qui ? »


