Profitant de son discours sur l’Etat de la nation dans le cadre des 62 ans de son pays à la souveraineté internationale, le président Alassane Ouattara sincère dans sa foi de réconcilier la Côte d’Ivoire avec elle-même, s’est prêté à l’exercice de la grâce présidentielle à l’endroit de son prédécesseur Laurent Gbagbo. La peine de 20 ans d’emprisonnement qui pesait contre sa personne vient ainsi de tomber. Comme lui, plusieurs autres ont profité de cette disponibilité du président ivoirien à prendre part effectivement à l’œuvre de pacification de son pays.
Quand on sait que les événements objets de ladite condamnation ont été saignants et sanguinolants, comparés aux soupçons qui ont conduit à presque la même peine contre Madougou, Aïvo et les autres, le fait que Yayi qui avait esté l’Etat béninois en justice à la cour africaine des droits de l’homme et des peuples, a abandonné les charges en retirant simplement sa plainte, aurait predisposé le président Talon à la même attitude au profit des pensionnaires de Missérété.
Ne l’avoir pas fait n’augure aucunement d’une volonté de la présidence béninoise de promouvoir la paix.
Ni Réckya Madougou encore moins Joël Aïvo n’a du sang sur les mains dans ce qui leur est reproché. Et le fait que la chambre d’accusation de la Criet vient confirmer la peine de 20 ans contre Komi Koutché dans un procès qui n’a autre qualificatif que politique, constituent d’éléments probants qui laissent planer le doute sur la disponibilité de la Rupture de donner dans la culture de la paix.
Yayi et Nicéphore Soglo convalescent étaient présents à la fête de l’indépendance. Un signe qui a tout l’air d’une soumission totale à Patrice Talon en premier et à la République en second. Des signes qui devraient parler à la conscience d’homme du président béninois. N’y tailler aucune importance sous prétexte qu’on est plus fort est très dangereux. Le facteur effet boomerang est le plus vicieux karman contre qui, personne n’a survécu.
C’est lorsque les étoiles sont toutes alignées pour soi et qu’on est trop fort qu’il importe de se remettre en cause.
Aboubakar TAKOU
