Difficile de croire, sous la rupture, que prôner et défendre la bonne gouvernance peut vous coûter votre poste. C’est incroyable, mais vrai. Car la situation du Secrétaire Exécutif (SE) de la mairie de Ouidah, Afizou Mama Sanni, en est la parfaite illustration.
À force de vouloir une gestion parfaite des ressources de la commune natale du président Patrice Talon, le SE s’est créé des ennemis, sans aucun doute, en croyant bien faire et avoir le soutien de tous, non seulement à la mairie de Ouidah, en commençant par le maire Christian Houétchénou, mais aussi au niveau de la commission du palais chargée de connaître de cette affaire de malversation concernant les carrières de sable de plus de 13 millions, soit exactement 13 112 450 FCfa.
Malheureusement pour lui, il a donné un coup de pied dans un totem qui est aujourd’hui la source de tous ses problèmes, à commencer par sa suspension et son invitation à remettre la clé de son bureau et de sa voiture.
Des situations incompréhensibles quand on sait qu’on ne lui reproche pas une quelconque mauvaise gestion, et que les premières personnes interrogées par le procureur de Ouidah ont toutes été inculpées. Autrement dit, du côté de la justice, le processus semble normal, mais au niveau de la mairie et de la commission de la présidence, dont la plupart des membres étaient d’anciens cadres et travailleurs de cette mairie, c’est tout autre chose. On laisse carrément les 13 112 450 FCfa pour s’acharner sur le SE de la mairie de Ouidah, Afizou Mama Sanni, adepte de la bonne gestion, tout comme le président Talon, car il est vu comme l’intrus dans la maison de Ouidah.
Au regard de tout cela, seul le président Patrice Talon est habilité à résoudre cette affaire, qui semble prouver que les réformes de la décentralisation sont déjà à l’épreuve. Choisir entre la bonne gouvernance en soutenant le SE de la mairie de Ouidah, Afizou Mama Sanni, et la famille de Ouidah pour appuyer la suspension du SE, c’est ce qui revient au président Talon pour le règlement définitif de cette affaire. Alors, que fera Talon tout sachant que tout le peuple le suit dans la gestion de ce problème où on essaie coûte que coûte de plonger le SE. Réellement, c’est la rupture qui est à l’épreuve de ses propres réformes. Affaire à suivre.
