
Création du Sénat au Bénin : Théodore Holo clarifie sa position

L’ancien président de la Cour constitutionnelle du Bénin, Théodore Holo, est sorti de sa réserve pour réagir à la proposition de loi portant révision de la Constitution, introduite à l’Assemblée nationale par les députés Sèibou Assan et Aké Natondé. Cette initiative vise notamment à institutionnaliser un Sénat, une idée qui ravive d’anciens débats au sommet de l’État.
Invité sur les plateaux d’Eden TV, le professeur de droit constitutionnel a choisi la voie de la prudence. Refusant de commenter à la hâte, il a estimé nécessaire de prendre connaissance du texte complet avant toute analyse. « Je crois que je ne peux pas me prononcer tant que je n’ai pas le texte portant création du Sénat », a-t-il déclaré.
Une position mesurée, fidèle à la rigueur académique et institutionnelle du juriste, qui préfère s’en tenir à une lecture méthodique des propositions avant toute prise de position publique.
Une vieille idée ressuscitée
Théodore Holo a également rappelé que le concept d’une chambre haute n’est pas nouveau au Bénin. Dès les travaux de la Conférence nationale de 1990, l’idée d’un Sénat ou d’un Conseil des anciens avait déjà été évoquée. Cette institution aurait été composée de chefs traditionnels, de hauts fonctionnaires et de cadres expérimentés, censés apporter une expertise supplémentaire dans le processus législatif.
Cependant, ce projet avait été abandonné, jugé trop coûteux pour un pays dont les ressources économiques étaient alors limitées. « Donc il n’est pas exclu que la situation actuelle amène à vouloir créer un Conseil de sages ou un Sénat », a ajouté l’ancien ministre des Affaires étrangères.
En attendant d’en découvrir le contenu exact, Théodore Holo invite à la prudence, à la réflexion et à la mémoire historique, trois principes qu’il estime essentiels avant toute modification d’un texte aussi fondamental que la Constitution.
François-D’Assise BATCHOLA


