Du 22 au 24 octobre 2025, le Sun Beach Hotel de Cotonou accueille un atelier régional crucial pour l’avenir hydrique de l’Afrique de l’Ouest. Axé sur le partage d’expériences relatives aux meilleures pratiques de gestion partagée des ressources en eaux souterraines, plus précisément sur la pollution et la forte minéralisation, cet événement rassemble les acteurs clés de la région pour une cause commune : protéger les aquifères transfrontaliers, patrimoine vital et stratégique.
Organisé dans le cadre du projet « Améliorer la GIRE, la gestion et la gouvernance fondées sur la connaissance du bassin du Niger et du système aquifère d’Iullemeden – Taoudéni/Tanezrouft » (NB-ITTAS), cet atelier fait suite à une première rencontre tenue à Abuja en septembre 2025. Il marque une étape décisive en se concentrant spécifiquement sur les menaces qualitatives qui pèsent sur les eaux souterraines.
Une ressource invisible mais indispensable
Dès le discours d’ouverture, Saïd Kolawolé HOUNKPONOU, Directeur Général de l’Eau du Bénin, a planté le décor en rappelant l’importance critique de ces ressources. « Les ressources en eaux souterraines, invisibles et très souvent mal connues, constituent une ressource stratégique indispensable pour la vie et le développement », a-t-il déclaré. Il a illustré son propos par des chiffres marquants : près de 50% de la population mondiale en dépend pour son approvisionnement en eau, et au Bénin, ce chiffre atteint 90% pour l’eau potable.
L’urgence de faire face à la pollution et la minéralisation
Mme Soumaya MOUHLI, représentante de l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS), porteur du projet, a insisté sur l’urgence de la situation. « Longtemps perçues comme une ressource naturellement protégée, les eaux souterraines subissent de plus en plus les effets conjugués des activités humaines, de l’intensification agricole, de l’urbanisation non maîtrisée, ainsi que du changement climatique », a-t-elle alerté. Elle a souligné la nécessité d’une « synergie régionale » et d’une « coopération scientifique renforcée » pour comprendre et combattre ces phénomènes de dégradation de la qualité de l’eau.
Le système ITTAS, un bien commun à sept Nations
La dimension régionale de l’enjeu a été au cœur des interventions. Agnidé Emmanuel LAWIN, Directeur de Cabinet du Ministère de l’Energie, de l’Eau et des Mines (MEEM), représentant le ministre José Tonato, a rappelé que le système aquifère ITTAS s’étend sur sept pays : l’Algérie, le Bénin, le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Nigeria. « Cette interconnexion aussi précieuse nous oblige à une responsabilité collective, celle de mieux connaître, protéger et gérer durablement cette ressource partagée dans l’intérêt de tous », a-t-il affirmé.
Il a également mis en avant le rôle des projets pilotes du NB-ITTAS, qualifiés de « véritables laboratoires de coopération régionale ». Ces initiatives concrètes permettent d’expérimenter des approches de gestion intégrée, d’améliorer l’accès à l’eau pour les populations et de renforcer leur résilience face au changement climatique.
Vers une vision commune pour une gestion durable
Les trois discours ont convergé vers le même objectif : l’impérieuse nécessité d’une gestion concertée et durable. Le Directeur Général HOUNKPONOU a appelé à « réfléchir doublement sinon triplement » pour mettre en œuvre des initiatives de protection, soulignant que « une eau polluée n’est utile à rien ». Pendant trois jours de travaux, cet atelier de Cotonou va essayer poser les bases solides d’une vision commune. Mieux, il va permettre de formuler des recommandations concrètes pour la préservation de cette ressource vitale, garantissant ainsi que les eaux souterraines du bassin du Niger et de l’ITTAS continueront de soutenir le développement et le bien-être de millions de personnes dans la région pour les générations à veni



