
Falsification d'un décret présidentiel : 5 ans de prison ferme pour un escroc à la CRIET

Falsification d’un décret présidentiel : 5 ans de prison ferme pour un escroc à la CRIET
La Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) a rendu, ce mardi 7 octobre 2025, un jugement sévère à l’encontre d’un homme condamné pour falsification d’un décret présidentiel et escroquerie. Le prévenu, qui a trompé un pasteur à hauteur de 15 millions de francs CFA, a écopé de cinq ans de prison ferme et d’une amende de 20 millions FCFA.
L’affaire remonte à mars 2025, lorsque le suspect avait été placé en détention provisoire par le parquet spécial de la CRIET. Se présentant comme gestionnaire de projets et ancien employé de l’ONG African Parks, il avait mis en place une escroquerie sophistiquée autour d’un prétendu « Programme d’action du gouvernement (PAG) Mirador ». Pour convaincre ses victimes, il avait falsifié un décret présidentiel, signé notamment par le président Patrice Talon et les ministres José Didier Tonato (Cadre de vie) et Romuald Wadagni (Finances). Ce document le désignait comme chef de projet du PAG Mirador.
Lors de l’enquête, les forces de l’ordre ont retrouvé ce faux décret au domicile du prévenu. Face aux preuves accablantes, ce dernier a admis avoir fabriqué ce document à partir d’un décret authentique.
Bien qu’il ait d’abord nié l’avoir utilisé, la Cour a établi que ce faux lui avait permis d’escroquer un pasteur de 15 millions
FCFA.
Les investigations ont également mis au jour d’autres documents falsifiés, dont un faux relevé bancaire mentionnant une transaction fictive de 10 milliards FCFA. Le prévenu avait expliqué qu’il s’en servait pour des cours destinés à des étudiants en gestion de projet. Par ailleurs, il avait prétendu avoir participé à l’organisation des Vodun Days, affirmation qu’il a finalement démentie lors du procès.
Au total, trois victimes ont été identifiées, dont le pasteur escroqué et un autre homme réclamant 500 000 FCFA pour loyers impayés.
La Cour a décidé d’opter pour une peine plus lourde que celle requise par le ministère public, qui demandait cinq ans de prison dont quatre fermes et une amende d’un million FCFA. Les juges ont condamné le prévenu à cinq ans de prison ferme et une amende de 20 millions FCFA, requalifiant les faits de faux en écriture publique et escroquerie via internet en simple escroquerie via internet. La confiscation du faux décret et du téléphone portable du condamné a également été ordonnée.
Lors de l’audience du 25 juin 2025, le prévenu avait plaidé pour la clémence en invoquant l’ignorance, mais ses remords n’ont pas convaincu la Cour, sensible à la gravité de l’usurpation de la signature présidentielle.
Cette condamnation envoie un message fort contre les escroqueries impliquant des documents officiels falsifiés, particulièrement les décrets présidentiels.
La fermeté de la peine témoigne de la volonté des autorités judiciaires de protéger l’intégrité des institutions et de sanctionner rigoureusement ce type de criminalité.
Fallone CHABI-BONI


