Natou Pedro Sakombi interpellée et placée en garde-à-vue : Kémi Séba atteint et râle

Un nouvel épisode vient de s’ajouter au contentieux qui oppose le militant panafricain Kemi Seba aux autorités béninoises. Son épouse, Natou Pedro Sakombi, a été interpellée à l’aéroport de Cotonou ce dimanche, alors qu’elle s’apprêtait à embarquer pour rejoindre ses enfants. Immédiatement placée en garde à vue à la Brigade Criminelle, cette arrestation a déclenché une réaction violente et émotionnelle de la part de son mari, habituellement plus enclin à fustiger les pouvoirs en place qu’à dévoiler sa vulnérabilité.

Dans une vidéo publiée en ligne, le président-fondateur de l’ONG Urgences Panafricanistes, de son vrai nom Stellio Capo Chichi, apparaît visiblement bouleversé. Sa colère, cependant, reste canalisée par la rhétorique accusatrice qui a fait sa marque. Il qualifie la procédure de « méthode de voyous », voyant dans l’interpellation de sa conjointe une manœuvre indirecte du gouvernement Talon. « Ils s’attaquent à une femme, à une mère de famille. Ils ont dépassé les limites de la décence politique », lance-t-il, s’adressant directement au président de la République et à ses ministres. Pour lui, cette action est le signe que l’État, incapable de l’atteindre directement, cherche à le frapper au cœur de son foyer.

Cette stratégie, si elle vise peut-être à le déstabiliser, fournit surtout à Kemi Seba une puissante tribune victimisante. L’activiste, connu pour ses positions radicales et ses démêlés judiciaires dans plusieurs pays, admet être personnellement « atteint ». Cette confession d’atteinte à la sphère privée contraste avec son image publique d’infatigable pourfendeur des « élites néocoloniales ». Il transforme néanmoins immédiatement cette émotion en combustible pour son combat, assurant que cette épreuve ne fera que renforcer sa détermination et celle de ses partisans. Le ton se fait plus menaçant lorsqu’il prévient que « le prix à payer sera lourd » pour ceux qui s’en prennent à sa famille.

Les autorités judiciaires béninoises ne se sont pas encore exprimées, laissant planer le doute sur d’éventuels griefs spécifiques contre Natou Pedro Sakombi ou sur la nature purement procédurale de cette mesure. Cette absence d’explications officielles alimente inévitablement le récit de l’acharnement politique, un récit que Kemi Seba maîtrise et instrumentalise parfaitement.

Cet incident marque un tournant dans l’affrontement entre l’État béninois et le leader controversé. En ciblant un membre de sa famille, les autorités semblent avoir trouvé un point de pression sensible. La réaction de Kemi Seba, mêlant pathos et menaces, montre qu’il comprend aussi le potentiel symbolique de cette situation pour galvaniser son audience. Le conflit dépasse désormais la sphère politique et idéologique pour entrer dans une dimension éminemment personnelle et émotionnelle, un terrain souvent plus imprévisible et dangereux. L’efficacité de cette tactique, tant pour les uns que pour les autres, reste à démontrer.

WM