Passé l’étape de la désignation par les partis politiques : LES 03 HANDICAPS À L’ÉLECTION DE WADAGNI ET SES GRANDS ATOUTS

(Moele-Bénin, la meilleure famille du candidat)

Romuald Wadagni. C’est le nom sur toutes les lèvres aujourd’hui. En conclusion facile, cela sent déjà le KO au premier tour de la présidentielle de 2026. Mais dans la réalité, le candidat désigné de la majorité présidentielle a ses difficultés dans sa propre maison. Ce n’est pas là où on l’attend que le danger est. L’opposition peut même s’avérer être la meilleure chance de réussite par KO si le maître du parti Les Démocrates (LD), Boni Yayi se laisse emporter par sa soif vengeresse de voir le président Patrice Talon en prison après une sortie du palais de la Marina.

Mais avant de parler des atouts de l’enfant béni de Lokossa, revisitons d’abord ses problèmes. Choisi pour avoir rempli les critères majeurs de bon manager selon ce casting très méticuleux du président Talon, Romuald Wadagni est, suivant les exigences en matière de développement d’un pays, d’une Nation, le meilleur de l’équipe gouvernementale de la Rupture. Il est bon partout. Un vrai coach. L’homme qui a une vue essentielle sur tous les départements de gestion de l’Etat. Son intelligence, son atout maître. C’est bien après, que pour être entièrement en phase avec le système partisan en vigueur, tous les partis de la mouvance, Le BR, l’Up-R et le Moele-Bénin, se sont approprié chacun, cette chance de présenter comme ils l’ont dit,  » le meilleur d’entre nous « . Et ce qui devrait être en réalité le salut du candidat, cache à bien des égards, sa damnation. Sauf bien évidemment au Moele-Bénin où Romuald Wadagni peut dormir sur ses deux oreilles, étant le choix du docteur Jacques Ayadji et par conséquent, de tout son parti. En effet, même si le président Joseph Djogbénou est fin, fidèle au choix du président Talon, il reste qu’il a derrière lui, une armée de lieutenants, hommes de rang qui ne juraient que sur sa candidature. Le plus gros problème du candidat désigné, se trouve justement à ce niveau : comment convaincre tout ce monde autour de leurs intérêts pour qu’ils fassent le boulot ? Bien évidemment, le fait que les législatives précèdent la présidentielle sonne comme une malédiction. Certains responsables offriront tous la mine d’Église et de foi inébranlable pour être sur la liste aux fins d’aller au parlement. C’est certainement juste après cette étape que ce sera la saison des jeux redoutés.

Même scénario au BR, mais avec une légère différence. Là aussi, une candidature soigneusement préparée a été brisée et promet certainement de montrer son vrai visage avec ses lieutenants une fois l’étape des législatives passée. Le candidat Wadagni devra prier pour compter sur la collaboration d’un Abdoulaye Bio Tchané très vigilant et plus attentif que jamais.

Le dernier handicap a trait au dénominateur qu’il partage avec son maître le président Talon : les réformes. Tout le monde sait que tout est à réformer dans le pays comme s’y attelle le président Talon depuis son arrivée. Les résultats sont là, palpables. Mais les peuples ont horreur des réformes. Elles sont dures et bousculent nos mauvaises habitudes qui ont, elles, la peau dure. C’est pourquoi cette candidature du ministre d’État Romuald Wadagni appelle toutes les sciences de la communication politique, bien loin de celle véhiculée par Bertin Koovi, le chantre de l’économie fondamentale. Il faut pouvoir convaincre le peuple des avantages de cette option de réformes courageuses.

À côté de ce qui pourrait menacer cette élection du candidat désigné, Romuald Wadagni, une dune d’avantage se pointe dans ce désert de certitudes. Le candidat est jeune et brillant. Il a la chance de n’être de nulle part et d’être de partout. Du Nord au Sud comme de l’Est à l’Ouest, Romuald Wadagni est perçu comme un fils. En presque 10 ans de ministère, il a fait plus dans la promotion de la jeunesse surtout de la partie septentrionale que tous ses autres collègues. Il est plus vendable dans le Septentrion qu’ici. Tous les anciens qui s’opposaient pour une raison ou une autre à son patron, l’adoubent comme un fils. Il n’a même pas de problème avec le teigneux de l’opposition, Boni Yayi. Romuald Wadagni est l’enfant du pays. Il a en plus Rachidi Gbadamassi, l’homme aux mille pattes qui peut sillonner tout le Septentrion dans la tunique du père Noël, du 1er janvier au 31 décembre. Mais le plus gros atout qui pourrait s’ouvrir à Romuald Wadagni tourne autour de la désignation du candidat LD. Boni Yayi dont la ténacité dans la rancœur dépasse les bornes, en dépit de tous les protocoles d’usage en matière de primaires au parti LD, fera tout pour choisir un candidat soumis à ses pires désirs et de qui il attend de raser la tête au président Talon avec des tessons de bouteilles ramassés sur un tas d’ordures. Cette étape réussie, il va sans le vouloir déclencher la force de vaincre du compétiteur-né, Patrice Talon. Sûr de ses enfants et lieutenants capables, le patriarche du moment, ne se mêlera pas suffisamment des campagnes électorales. Mais cette attitude de réserviste va sauter dès qu’il va sentir que le président Yayi est collé à son plan maléfique de rancunier téméraire qui veut avoir un président capable de le promener nu dans la capitale. C’est là où le président Talon dira que cela vire maintenant à une revanche personnelle de Yayi contre sa personne. Là, Romuald Wadagni peut même sortir du pays pour un mois de vacances, le président Talon est capable de l’accueillir avec une victoire au premier tour. Patrice Talon est toujours dans l’âge de sa toute puissance électorale. Le génie est là, mais dort actuellement d’un œil, en crocodile.

Aboubakar TAKOU