(Il prépare par la même occasion un mauvais coup contre les commerçants béninois)
Si le refus de suivre la position de la Cedeao contre le putsch au Niger n’aurait pas suffi à justifier la volonté déterminée de Faure Essozimna Gnassingbé d’en découdre avec Patrice Talon de qui, il compte arracher une bonne partie de son marché maritime, cette affaire de sournoiserie autour du Acajou, le démontre à suffisance.
En effet ayant compris que le président béninois fait les choses comme les Blancs, avec une longueur d’avance sur la plupart de ses semblables. Le cas par exemple de la création de plusieurs usines pour transformer l’acajou au Bénin pour, non seulement faire travailler la jeunesse de son pays, mais aussi pour développer le label béninois ; le président togolais a, comme a ses habitudes, imaginé une ruse. Sachant que le fonctionnement de ces usines dépend de la disponibilité de la principale matière première, l’acajou, et que sans celle-ci, elles vont toutes fermer d’ici à là, il a mis en branle une stratégie : faire miroiter aux commerçants béninois, la possibilité de vendre le kg à 700 francs voire 800 francs CFA aux importateurs basés sur son territoire. Pendant ce temps, les usines béninoises ne peuvent pas acheter au-delà de 450 francs CFA le kg au risque de faire faillite. Séduits par cette proposition venant droit du Togo, c’est à raison que ces commerçants ont refusé l’option du ministre béninois des finances Romuald Wadagni, de subventionner les usines de 100 francs CFA par kg afin qu’elles puissent acheter à 550 francs le kg aux commerçants.
Tout le monde sait cependant que ces commerçants avaient acheté les précieuses noix aux producteurs à moins de 350 francs CFA et qu’à 550 francs le kg cédé aux usines, ils font toujours leur bénéfice.
Dès lors, il est clairement établi que le projet de la présidence togolaise n’est pas de continuer à acheter le kg à ce prix toutes les fois. Ce montant le restera juste le temps de priver les usines béninoises de matière première jusqu’à leur fermeture pour contraindre producteurs et commerçants à se soumettre au diktat de la loi du marché que ces importateurs du Togo auraient imposé et le tour est joué. Voilà la stratégie togolaise pour faire d’une pierre plusieurs coups.
Aboubakar TAKOU
