
Des chantiers aux querelles familiales : La réponse du gouvernement à la polémique autour de Nicéphore Soglo

Des chantiers aux querelles familiales : La réponse du gouvernement à la polémique autour de Nicéphore Soglo
La récente série de visites de chantiers et les prises de position de l’ancien président Nicéphore Soglo ont suscité de vifs débats, notamment au sein de sa propre famille. Interrogé sur Canal 3, le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji, a commenté ces événements, défendant la liberté d’opinion de l’ancien chef d’État tout en répondant aux accusations de manipulation proférées par son fils, Ganiou Soglo.
Pour le gouvernement, l’activité du président Soglo, qu’elle soit critique ou appréciative envers l’administration du Président Patrice Talon, est perçue comme un signe positif. « Je prends ça pour le fait, pour notre pépé Soglo, de montrer qu’il est toujours présent dans l’actualité, il est dans le pays et qu’il voit ce qu’il se passe, » a déclaré Wilfried Léandre Houngbédji. Il a rappelé que l’ancien président n’a jamais hésité à exprimer son désaccord, souvent avec des mots très durs. « Alors pourquoi est-ce que quand il apprécie quelque chose qui se fait, on s’en est indigné ? Moi, je considère que c’est son opinion et nous faisons avec. »
Le porte-parole a catégoriquement réfuté toute implication du gouvernement dans l’organisation de ces visites. « Il ne m’est jamais arrivé de ma position et je sais qu’il n’est jamais arrivé au chef de l’État d’appeler le président Soglo pour lui dire qu’on a fait quelque chose et qu’il pouvait aller voir, » a-t-il affirmé. Il a précisé que le président Soglo possède sa propre équipe et qu’il prend ses décisions de manière autonome.
L’exemple inspirant de « Mémé de Porto-Novo »
Pour illustrer l’élan spontané de reconnaissance que peuvent susciter les transformations actuelles du pays, Wilfried Léandre Houngbédji a partagé une anecdote touchante : « Il y a une mémé qui vit sur Porto-Novo… Son petit-fils rentre au pays, découvre les transformations inouïes dans Porto-Novo et dit mémé, je veux te sortir, on va se promener. » Cette dame, qui ne sortait plus depuis longtemps, s’est fendue d’une lettre au Chef de l’État après sa promenade, lui exprimant sa joie et son admiration : « Je lui dis vraiment monsieur le président, je n’espérais plus de ma vie que je verrais ma bonne ville Porto-Novo connaître cette transformation. Mais rassurez-vous d’une chose, quand je vais retourner voir mes ancêtres, je leur dirai qu’il y a un fils au pays maintenant qui fait de bonnes choses. » Cet exemple, selon lui, montre la capacité des réalisations à parler d’elles-mêmes.
Réponse aux accusations de Ganiou Soglo : « Qui raisonne et qui résonne ? »
Abordant la délicate question des accusations de manipulation proférées par Ganiou Soglo, qui estime qu’il y a une « exploitation intime et honteuse » de son père qui n’aurait plus toutes ses facultés, Wilfried Léandre Houngbédji a choisi la rhétorique plutôt que l’affrontement direct. « Est-ce qu’on peut parler de choses plus sérieuses ? » a-t-il lancé, insinuant un manque de sérieux dans les propos de Ganiou Soglo.
Sans nommer directement, le porte-parole a répondu de manière sibylline mais claire : « Vous savez très bien que, en général, il y a ceux qui raisonnent et il y a ceux qui raisonnent. Et en l’espèce, je crois qu’entre le père et le fils, il y en a un qui raisonne encore mieux que l’autre, nonobstant le poids de la majesté des ans qu’il a accumulé. » Une façon élégante de laisser entendre que l’ancien président Soglo est toujours en pleine possession de ses facultés de jugement.
Le porte-parole a ensuite élargi le débat, évoquant d’autres épisodes passés de la vie politique béninoise, sans faire de lien direct avec l’affaire Soglo, mais pour souligner la diversité des comportements et des motivations : de ceux qui critiquent le pouvoir tout en ayant des agendas cachés, à ceux qui se « prennent pour vache » ou organisent des « agressions contre eux-mêmes ». Une manière de contextualiser les critiques et de relativiser leur portée.


