Discours sur l'état de la Nation à l'Assemblée : Talon dresse un bilan de 10 ans et fixe le cap
*Il assure que le Bénin « a trouvé son chemin »
Dans un discours empreint d’émotion mais marqué par une ferme conviction, le Président Patrice Talon a présenté ce mardi au Parlement ce qu’il a qualifié de son « dernier message » sur l’état de la Nation. À quelques mois de la fin de son second et dernier mandat, le chef de l’État a livré un plaidoyer pour son action et une défense de son modèle de gouvernance, tout en lançant un appel à la confiance en l’avenir.
Devant les députés de la 9ème législature, le Président Talon a d’abord salué la solidité des « fondamentaux » de la Nation béninoise – son unité, sa cohésion sociale et l’intégrité de son territoire – avant de poser une série de questions rhétoriques sur le progrès du pays. À chacune d’elles, il a apporté une réponse affirmative et assuré que « depuis bientôt 10 ans, le Bénin a entamé sa mutation ».
Le cœur de son discours a porté sur la refonte du modèle politique. Le Président a dressé un bilan sévère de l’après-Conférence nationale, estimant que la simple proclamation de l’État de droit n’avait pas suffi à produire « des responsables vertueux » et « la bonne gouvernance ». Il a justifié les réformes controversées de 2018, 2019, 2024 et jusqu’à « la toute dernière datant d’un mois à peine » comme un moyen nécessaire de « mettre la démocratie au service du développement » et non « au service exclusif des acteurs politiques ».
« Désormais, au Bénin, il ne suffit plus d’être harangueur de foules et vendeur d’illusions […] pour s’emparer de notre destin commun », a-t-il déclaré, défendant une vision où diriger est « un devoir » exigeant « compétence et abnégation ».
Hommage aux forces de défense et message d’apaisement
Le chef de l’État a rendu un hommage appuyé aux Forces de Défense et de Sécurité pour leur »bravoure » et leur « loyauté » face à la tentative de coup d’État du 7 décembre 2025, attribuée à des « marginaux insensés » manipulés par des compatriotes et « certaines autorités politiques et militaires étrangères ».
Dans un ton plus apaisant en fin de discours, Patrice Talon a remercié le peuple béninois pour sa confiance et reconnu ne « pas avoir tout réussi ». Il a appelé à ne « craindre l’avenir » et a assuré que les prochaines élections seraient « paisibles et sereines ». « Le meilleur est à venir », a-t-il conclu, passant le relais au futur président qui, espère-t-il, montrera que « les choses sont allées encore beaucoup plus loin ».