Dans un contexte post-électoral sensible, l’instance représentative des collectivités territoriales camerounaises sort de son silence. Le Président des Communes et Villes Unies du Cameroun (CVUC) a adressé un message officiel à l’ensemble des maires du pays, les appelant à jouer un rôle actif pour le retour à l’apaisement après l’élection présidentielle du 12 octobre 2025.
La missive, référencée 0294.CVUC-UCCCC/C/BEN/PN/SEN/CT/CE3, évoque un « climat social marqué par des actes condamnables dans certaines localités du pays ». Sans préciser davantage la nature de ces incidents, la CVUC pointe du doigt l’environnement électoral comme étant le catalyseur de ces tensions.
Un appel à la vigilance et à l’encadrement
Face à cette situation, l’association des maires lance un double appel. Elle enjoint d’abord aux « parents et surtout la jeunesse » de faire preuve de « vigilance face aux manœuvres d’instrumentalisation », suggérant que certaines franges de la population pourraient être manipulées à des fins politiques.
Dans le même temps, la CVUC exhorte le « Mouvement Municipal » dans son ensemble à assumer pleinement son « rôle d’encadrement de proximité des populations pour leur bien-être ». Les maires sont ainsi placés en première ligne pour ramener la quiétude dans leurs communes.
Les maires, acteurs clés du dialogue social
Le communiqué ne se limite pas à un constat ; il assigne une mission précise aux édiles locaux. Il les invite à « œuvrer pour le dialogue social et l’apaisement » par le biais d’« actions de sensibilisation et de communication citoyenne ».
Pour ce faire, la CVUC leur demande de cibler un large panel d’acteurs influents au sein de la société : des leaders religieux et d’opinion aux responsables politiques locaux, en passant par les opérateurs économiques, les moto-taximen et les couches sociales vulnérables. Cette approche multidirectionnelle vise à toucher l’ensemble du tissu social.
Remobiliser la nation autour des valeurs fondamentales
La conclusion du message souligne l’urgence de la situation. Il s’agit, selon la CVUC, de « remobiliser la nation » autour des valeurs considérées comme le fondement de la stabilité du Cameroun : « la paix, l’unité, le vivre ensemble harmonieux ».
La préservation de ces valeurs est présentée comme la condition sine qua non pour garantir les acquis et poursuivre le développement des territoires dans le cadre du processus de décentralisation, érigé en « atout majeur pour le développement local ».
Par ce communiqué, la CVUC rappelle le rôle central des maires non seulement en tant qu’administrateurs, mais aussi en tant que pacificateurs et garants de la cohésion sociale dans un moment critique pour la nation. La balle est désormais dans le camp des édiles pour traduire cet appel en actions concrètes sur le terrain.
