Des milliers de manifestants ont défilé pacifiquement le samedi 09 août 2025 dans les rues d’Abidjan pour s’opposer à la candidature du président sortant, Alassane Ouattara, à un quatrième mandat. À l’appel de plusieurs partis de l’opposition, la mobilisation visait également à dénoncer l’exclusion de leurs principaux leaders des listes électorales en vue de l’élection présidentielle prévue le 25 octobre prochain.
Président depuis 2011, Alassane Ouattara s’appuie sur la Constitution de 2016, qui, selon le Conseil constitutionnel, remettrait à zéro le compteur des mandats. Une interprétation vivement rejetée par l’opposition, qui y voit une dérive autoritaire. Le climat politique s’est encore tendu ces dernières semaines, après le rejet des candidatures de personnalités majeures telles que Laurent Gbagbo, écarté pour des raisons judiciaires, et Tidjane Thiam, disqualifié en raison de sa double nationalité. Ces décisions alimentent la colère et le sentiment d’injustice parmi une large partie de la population. Durant plus de quatre heures, les manifestants ont fait entendre leur voix au rythme de slogans tels que « Non à un quatrième mandat ! » et « Trop c’est trop ! », brandissant pour certains des pagnes à l’effigie de Gbagbo, aujourd’hui à la tête du PPA-CI, ou de Thiam, président du PDCI. Les deux leaders, exclus de la course présidentielle, ont récemment scellé une alliance sous le nom de « Front commun ». « Nous ne voulons pas d’un quatrième mandat. Nous demandons la révision des listes électorales, l’inscription de tous les candidats et des élections pacifiques », a résumé Sagesse Divine, militante engagée dans le mouvement.