(Attention monsieur le président, il y a un piège! cela peut bien avoir un revers amer)
Que ça soit le Conseil économique et social, l’Assemblée nationale, la Cour constitutionnelle, la Cour suprême, le gouvernement en passant par la Haac, c’est le président de la république lui-même qui a décidé de mettre chacun des membres.
Olivier Boko, le bras droit, Abdoulaye Bio Tchané, l’ami respecté et ami soumis, Joseph Djogbénou l’avocat, l’ancien collaborateur et président de l’UP le Renouveau, chacun d’eux peut se flatter aux yeux de ses amis d’avoir fait nommer tel ou telle. La réalité est tout autre. C’est le président lui-même qui sait qui il nomme et qui il met où il veut avec la fortune qu’il a même réussi à toucher à la liste LD à la veille des dernières législatives. Personne avant lui n’avait eu pareil privilège depuis l’accession de notre pays à la souveraineté internationale. Le président Talon est réellement un 10 comme on le dit dans le jargon.
Mais ceci suffit-il à le mettre à l’abri du besoin lorsque viendra pour lui la nécessité de jouir de son omnipotence? Là se pose la question. À presque deux ans et demi de son départ de la Marina, la vérité s’installe. C’est le moment où le président saura si sa recette a marché. Car la plupart des députés que lui-même a positionnés sur ses deux listes, ont aujourd’hui chacun en dehors du président Vlavon et de Orden Alladatin, son maître. Il en est de même pour ses ministres en dehors de trois. Le projet de réadaptation de la loi fondamentale au goût des urgences de l’heure comme réforme majeure de sa gouvernance, sonne comme un test de l’efficacité ou non de cette recette que lui-même a mise sur pied pour sa parfaite maîtrise de son système.
Contrairement à la deuxième révision qui a brillamment honoré sa maîtrise de la maison, celle en téléchargement ne porte pas les prémices d’une affaire facile à plier. Le président sera surpris de voir une résistance à toute épreuve aiguillonnée par ses plus fidèles lieutenants. S’il parvient à se défaire de cette menace pour réussir à faire passer son affaire telle une lettre à la poste, l’histoire retiendra que le Patrice Talon qui s’offre à la vue de nos compatriotes, plus qu’un simple mortel, est un dieu. Son nom restera donc gravé sur une montagne avec une écriture en or. Mais il ne faudra pas exclure le contraire qui va le ramener en dépit de ses réalisations matérielles, au niveau d’un simple Boni Yayi. Attention donc Apollo tout-puissant. Ce qui se prépare là sera un vrai test de communion entre le chef et ses subordonnés.
Aboubakar TAKOU
