Le gouvernement renforce le contrôle des dépenses publiques avec la 19ᵉ édition du Répertoire des prix de référence (RPR). Présenté mardi 14 octobre à Cotonou, l’outil connaît cette année une profonde modernisation. Plusieurs innovations intégrées notamment la digitalisation, l’intelligence artificielle et la méthodologie révisée, afin de rendre la gestion budgétaire plus rigoureuse et transparente.
Le ministère de l’Économie et des Finances poursuit ainsi la réforme de la gouvernance financière. Selon Mohamadou Issa Imorou, directeur national adjoint du contrôle financier, le RPR reste un instrument clé pour harmoniser les coûts, encadrer les dépenses et fiabiliser les estimations budgétaires. Il rappelle que la bonne gouvernance et la transparence constituent des priorités du Programme d’action du gouvernement 2021-2026.
La nouvelle édition repose sur une plateforme numérique baptisée e-Répertoire. Il intègre des fonctionnalités d’intelligence artificielle. Cette innovation facilite la recherche, la mise à jour des données et garantit une meilleure traçabilité. Pour Mouchitaba Lawani, rapporteur de l’équipe technique, les travaux ont permis d’actualiser 9 009 articles, contre 8 914 dans la précédente édition. Une nouvelle approche de calcul resserre les écarts entre les bornes de prix afin de mieux refléter la réalité du marché. L’équipe a conduit des enquêtes de terrain et utilisé des outils numériques pour la collecte et l’analyse des données, consolidées ensuite dans une application dédiée.
Cette 19ᵉ édition s’ouvre aussi à de nouveaux partenariats, notamment avec la Zone industrielle de Glo-Djigbé (Gdiz), pour intégrer les produits de fabrication locale dans le répertoire. Le ministère prévoit, à court terme, la vulgarisation du document, la digitalisation complète du processus d’homologation des prix et une responsabilisation accrue des contrôleurs financiers départementaux. Selon Habib Tidjani, conseiller technique du ministre, le RPR n’est pas un simple catalogue tarifaire. « C’est un outil de gouvernance économique qui garantit la justesse des prévisions budgétaires et la sincérité de la dépense publique », a-t-il précisé.
Il faut ajouter que le nouveau répertoire prend également en compte les produits et services durables, en cohérence avec les engagements du Bénin en matière de développement écologique. Il contribue ainsi à prévenir la surfacturation et à améliorer la planification budgétaire au sein des administrations.
Le Bénin confirme ainsi son engagement à bâtir une gestion publique moderne, fondée sur la responsabilité, la confiance et la transparence.
Alassane IMOROU SANDA
