Pour une fois, l’opposition au régime de la Rupture veut faire preuve d’intelligence, d’ingéniosité contre le pouvoir de Patrice Talon.
Elle veut profiter d’une fissure laissée par les épigones de la Rupture, pour la leur foutre droit dans les tripes. En plan B à celui caché derrière la déclaration lue avant-hier par le président Éric Houndété, ils se préparent à positionner l’ancien président Boni Yayi au poste de vice-président comme colistier à celui qui sera leur candidat.
Chose curieuse, la nouvelle constitution qui organise les prochaines élections, n’a pas suffisamment mis de balises pour parer à l’éventualité d’une candidature au poste de vice-président pour un ancien président qui a déjà consommé ses deux mandats.
Ce qui veut dire que la chose est possible. Il n’est donc pas à écarter que, une fois élu vice-président, Yayi dont les votes auraient été déterminants pour faire élire le président, rêve d’une révision opportuniste pour faciliter un jeu de siège entre lui et son président.
C’est de notoriété publique que Yayi ne rêve que de reconquérir ‘’son’’ pouvoir qu’il croit dur comme fer qu’on lui a chipé. Et quand on sait qu’il a fait 52 jours retranché forcé dans ce qui était devenu un pénitencier pour lui, nul doute que Yayi ne voit que sa vengeance tous les matins quand il se rase la barbe.
Nous tenons en effet, cette information, des propos tenus par Yayi lui-même à son récent passage à Parakou, devant le comité des sages qu’il avait lui-même installé quand il était au pouvoir.
» Vous étiez 52. Aujourd’hui, parce que je ne suis plus au pouvoir, vous n’êtes qu’une vingtaine. Je vous félicite vous qui êtes restés. Le miracle est possible. N’écartez jamais l’éventualité de mon retour au pouvoir et restez mobilisés pour la suite. » Voilà ce que Yayi a confié à ses fidèles qui, même s’ils se sont retranchés au sien des Fcbe, restent fidèles à leur leader, Yayi.
Ces propos nous ont été intégralement répétés par un des membres qui faisait objet de démarchage des hommes de Talon pour la réélection de celui-ci.
C’est pour justifier son opposition aux principes de l’heure, qu’il a sorti ce précieux détail. Car pour lui, il n’y a pas de possibilité de le négocier tant qu’il peut encore rêver d’un retour au pouvoir de son leader Yayi.
Comme quoi, la Rupture a du pain sous la planche comme on le dit. Le populeux et magicien Yayi comme vice-président, la partie va devenir cauchemardesque pour les hommes au pouvoir.
Aboubakar TAKOU