À conflit politique, règlement politique. Penser réussir à aplanir les divergences politiques par le juridique est une perte de temps. Un semblant qui frise même le mépris. Si Bertin Koovi et le colonel Pascal Tawès ont pu rentrer au pays alors qu’ils étaient tous recherchés par la justice, juste par le truchement d’un règlement politique, qu’attendent les présidents Talon, Soglo et Yayi pour poser véritablement la vraie question de l’apaisement du climat social en abordant avec sérieux, la libération de Madougou, Aïvo, leurs co-accusés et la fin de la traque contre Komi Koutché, Sébastien Ajavon, Léhady Soglo et les autres ?
Des esprits s’échauffent en sourdine contre le président Boni Yayi qu’ils traitent de traîtrise lorsque quelques mois après sa première rencontre avec Talon, rien n’annonce des prémices du dégel de la situation de nos compatriotes en difficultés politiques avec la justice de notre pays.
Dans la réalité, les conditions carcérales de Réckya Madougou par exemple sont même allées de mal en pire. À croire que c’est elle qui commande depuis sa prison la horde de djihadistes qui bouffent les éléments de notre Armée.
Aujourd’hui, ça fait la deuxième rencontre Talon-Yayi et la même avec Soglo que Talon avait reçu dans le cadre de la visite de nos trésors royaux.
Mais depuis, rien d’officiel n’a filtré de leurs différents entretiens sur les situations de ces compatriotes qui focalisent aujourd’hui l’attention populaire béninoise.
Soit le président Talon veut griller l’image des deux présidents en les faisant passer pour des opportunistes qui ne roulent que pour eux-mêmes (Yayi ne voulant plus retourner au conteneur, Soglo ne voulant plus être oublié et laissé sombrer dans l’oubli du cœur de Talon, son fils).
Soit ce sont les deux qui s’illustrent bougrement dans l’individualisme aveugle pour penser pouvoir régler uniquement ce qui les concerne en se faisant passer pour les héros de la Nation. L’un dans l’autre, les Béninois ne tarderont pas à faire leur opinion sur ce qui a tout l’air d’être un cinéma d’une mauvaise réalisation tant que la vraie question de la solution politique aux problèmes politiques posés, restera sans suite.
Mais c’est encore le président Talon qui l’emporte pour le moment dans cette théâtralisation de la question cruciale de l’apaisement du climat social. Il parvient jusque-là à orienter le courroux populaire contre ses deux prédécesseurs.
Qui a dit que le président Talon n’a pas pour livre de chevet, le Prince de Niccolo Machiaveli (Nicolas Machiavel) et L’art de la guerre de Sun-Tzu ?
Aboubakar TAKOU