(Talon peut faire mieux et mieux que le signal de Yayi)
En Côte d’Ivoire où ça avait viré à une boucherie où c’était même un euphémisme de croire que les Ivoiriens n’en sont pas allés au cannibalisme, il a fallu comme à Cotonou, que deux anciens présidents rencontrent celui en exercice pour que les arguments de la promotion de la paix s’installent.
Ouattara a en effet promis à ses deux prédécesseurs de faire voter à sa majorité, une loi d’amnistie pour clôturer en beauté le brulant dossier des exactions politiques de 2010-2011. Car ajoute-t-il, à un conflit électoral qui est d’essence politique, il n’y a pas mieux qu’une solution politique pour régler définitivement les différends.
Au Bénin, grâce à Dieu, on n’en est pas allé à une boucherie. Les condamnés Réckya Madougou, Joël Aïvo et les autres, l’ont été sur la base de soupçons puisque personne ne les accuse d’avoir même le sang d’un poulet sur leurs mains.
Donc, si les gens chez qui la boucherie a frôlé le cannibalisme, ont pu trouver une solution, ce ne sera pas le Bénin où les 20 ans et 10 ans ont été distribués comme de petits pains, qui s’avouera vaincu par la fatalité.
Le président Talon pour faire suite à Yayi qui a posé un pas de géant dans cette marche vers la pacification totale de notre pays, devra faire mieux : instruire ses députés à l’effet de voter dans la semaine, une loi d’amnistie qui libérera tout le monde.
En toile de fond de cette mesure salvatrice, il pourrait obtenir par le biais des gardiens de nos temples, que les bénéficiaires de cette grâce propre du président Talon, loin de l’hypocrisie de la grâce présidentielle, promettent de ne plus corrompre cet esprit de paix.
Yayi vient de tracer de fort belle manière cette culture de la paix. À Talon de prouver sa bonne foi, sa capacité à se mettre bien au-dessus de la mêlée et ce sera justice.
Aboubakar TAKOU