Encore deux victimes de la vindicte populaire le Mardi 22 Septembre 2022 à Toffo plus précisément dans le village Agon, arrondissement de Damè. Le phénomène connait une croissance inestimable ces derniers mois dans la partie méridionale du pays.
Considérée comme une pratique arbitraire par laquelle un groupe de personnes se rend justice sans faire recours à la justice étatique qui est considérée comme une justice impartiale et indépendante, la vindicte populaire est loin d’être totalement bannie de la société béninoise. La justice béninoise ne joue-t-elle pas efficacement son rôle pour gagner la confiance des béninois ? La population béninoise croit-elle encore en la justice béninoise? Pourquoi choisit-elle de se faire justice alors que nous sommes dans un pays de droit? Tant de questions que nous nous posons eu égard aux multiples cas de vindicte populaire enregistrés ces derniers jours.
Il y a quelques jours seulement deux jeunes gens ont été brûlés à Agbotagon toujours dans la commune de Toffo, suite à une tentative de braquage qui a échoué. En février 2022 à Banikoara, le même fait s’était produit où deux autres jeunes gens ont subi cette furie populaire.
Tous ces hommes brûlés sont-ils véritablement des voleurs, braqueurs ou autres ? L’exemple du jeune étudiant Eloi Dogo âgé de 21 ans, froidement abattu le jeudi 21 octobre 2021 à Parakou, parce que confondu à un présumé voleur, e dit long.
Que font les chefs d’arrondissement, les chefs quartiers, les conseillers communaux et les maires dans ce sens pour limiter voire bannir la vindicte populaire de la société béninoise?
La police républicaine qui a pour mission de veiller à la sécurité de la population, se sent-elle désormais incapable de sauver ces présumés innocents des griffes d’une population aujourd’hui habitée par l’esprit de vengeance immédiate?
La situation interpelle donc le gouvernement.
Ulrich A.