Longtemps attendu, le ”troisième tour” de la présidentielle 2016 aura enfin lieu le 08 janvier prochain. Comme on peut facilement le constater avec le message de Boni Yayi d’il y a quelques jours, les prochaines élections plus que de simples législatives se présentent comme une occasion pour l’ancien locataire de la Marina de prouver à son successeur qu’il a toujours l’estime de ses compatriotes.
En effet, au Bénin depuis l’avènement de la démocratie, les élections d’après-présidentielle ont été d’une grande importance pour le camp perdant. Comme une revanche, le nouvel opposant se bat comme un beau diable pour en sortir la tête haute histoire de faire douter son adversaire. On l’a vu avec les Soglo qui en 1999 ont réalisé l’exploit de 27 députés à l’Assemblée nationale. En 2007 comme en 2011 l’opposition au pouvoir Yayi s’est également battue de toutes ses forces pour décrocher une bonne partie des sièges du parlement. Me Adrien Houngbédji avec son Prd, Lazare Sèhouéto avec Force clé, Bruno Amoussou, Idji Kolawolé respectivement présidents du PSD et du Madep avaient redoublé d’ardeur dans la mobilisation des militants pour marquer leurs territoires. Mais en 2019 alors qu’on s’attendait à ce semblant de 3ème tour qui ne dit pas son nom, du fait de certains aléas, le prince de Tchaourou n’aura pas eu l’opportunité. Et pourtant, il s’était bien préparé pour preuve son footing organisé pour annoncer les couleurs au stade de l’amitié. Résultat, c’est un rendez-vous manqué.
Des années se sont écoulées mais l’envie de cette revanche politique est encore présente dans le camp de Boni Yayi et des siens. Il suffit simplement de suivre la campagne pour s’en rendre compte. Alors qu’il n’est que le président d’honneur des Démocrates, tout se passe aujourd’hui comme si Boni Yayi était lui-même candidat. Dans tous les discours et messages, il faut forcément parler de lui. Pour la mouvance, la solution à l’équation Démocrates, c’est montrer aux populations que l’ancien chef d’Etat par sa gouvernance est la cause lointaine des maux dont souffre le pays. Pour une frange de l’opposition, il faut à tout prix démontrer que Boni Yayi a pris sa retraite politique. Ce discours est devenu caduque depuis que l’intéressé dans une démarche de mobilisation des troupes a affirmé qu’il votera la liste Les Démocrates. Ceux-ci en surfant sur les difficultés économiques que connaissent les populations, ne ratent aucune occasion pour aller à la comparaison de la gouvernance sociale Talon à celle de son prédécesseur qui se trouve être leur leader.
Laurent Yovo