Pour « Sa défense de la Constitution de son pays, son héroïsme dans la sauvegarde de l’indépendance judiciaire et son refus de se laisser influencer par des menaces ou des pressions politiques », c’est ce que les États-Unis ont vu en Danièle Darlan, ancienne présidente de la Cour constitutionnelle de la Centrafrique.
Et c’est ce qu’ils ont voulu surtout récompenser d’après le communiqué du département d’État en lui décernant le « prix international de la femme de courage », ou plus précisément le « Woman of Courage Award » de 2023.
Cette récompense de la Centrafricaine Danièle Darlan permet de saluer comme il se doit le combat de ces vaillantes femmes, et intervient 16 ans après celle de Reckya Madougou en 2007 âgée de 32ans, qui s’était illustrée en son temps par son combat « Touche pas à ma constitution », favorisant l’alternance entre Kérékou et Yayi. Mais aujourd’hui, opposante et candidate à la présidentielle de 2021, elle est emprisonnée à Missérété depuis 2 ans déjà, malgré le rapport du Groupe de travail sur la détention des Nations Unies qui juge sa détention « arbitraire » et contraire à l’article 9 de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Elle doit certainement être contente de la récompense de cette brave femme qui n’a pas froid aux yeux comme elle. En effet, on peut être jeune et faire partie de la cour des grands et se voir rejoindre par d’autres personnalités plus âgées, comme la « dame de fer » de la Centrafrique âgée de 71 ans. Car : « Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années », dit Pierre Corneille dans Le Cid.
De là où elle est, Reckya Madougou doit se reconnaître à travers cette reconnaissance internationale de Danièle Darlan en tant que femme de courage. Quand on sait que c’est l’engagement inébranlable en faveur de l’état de droit et la ténacité de Danièle Darlan à refuser une réforme constitutionnelle voulue par le président Touadéra, même au prix de son poste (poussée à la retraite de son poste de présidente de la Cour constitutionnelle centrafricaine, dans des conditions contestées par elle, ses collègues de la cour et l’opposition) qui ont été ainsi primés.
Pour Reckya Madougou, le « Woman of Courage Award » décerné par le gouvernement américain en 2007 n’est qu’un parmi tant d’autres distinctions, comme le Prix du FIDA pour la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes (2011), le Prix spécial pour la promotion de l’inclusion financière en Afrique, Congo (2015), et Nouveau Leader d’honneur décerné par la fondation Suisse Crans Montana et nommée co-marraine de la promotion 2017 des nouveaux leaders du futur avec Jacqueline Jessie Jackson (2017).
Il faut signaler que le prix du département d’État américain récompense chaque année les femmes du monde entier qui ont fait preuve de leadership, de courage, d’ingéniosité et de volonté de se sacrifier pour les autres, en particulier pour une meilleure promotion des droits des femmes. Il met en lumière le travail de braves femmes, surtout africaines, qui œuvrent au quotidien pour le bien-être de leur entourage. Bravo à Danièle Darlan et Réckya Madougou pour leur lutte. Même quand on veut vous enterrer, la Providence sait toujours comment vous relever afin que vous ne baissiez jamais la tête devant vos ennemis !
