(Voilà qui appelle les conseillers du président à sortir)
La misère est vicieuse. Elle fait des monstres. Elle déshumanise. Et c’est donc pour ne pas tomber dans cette dégénérescence de l’espèce humaine que les producteurs du septentrion, déçus de ce que fut leur vie depuis le départ du président Soglo, sollicitent de l’actuel pouvoir qu’il leur accorde un peu plus de chance dans un contrat gagnant-gagnant. Car selon leurs propres dires, le coton qu’ils ont hérité de leurs parents, n’a à ce jour, jamais fait un riche.
Et c’est parce que leur condition quitte maintenant le mal pour migrer vers le pire, qu’ils appellent au secours le père de la Nation qui n’est autre que l’un des plus grands connaisseurs de la science du coton en République du Bénin.
Alors que tout le monde s’attendait après l’intervention des producteurs à Parakou, à une chance des négociations pour redonner au coton sa clarté, c’est une voix indigne qui se fait entendre pour dénigrer ces producteurs. La bêtise, on savait très bien d’où ça allait venir, s’est résumée à coller les revendications légitimes des producteurs aux agitations du président Yayi pendant les dernières législatives. On est allé jusqu’à salir l’honorabilité de ce brave peuple en les traitant de simples voleurs inconscients qui vendent les intrants au-delà de nos frontières pour dire après que la culture n’a pas donné.
Mais de ce que nous avons vu et entendu, les membres de l’association « Su Tébo Bèrè Win » ne croient et ne veulent aligner leur destin à une quelconque charpente politique fut-elle même de la mouvance présidentielle à plus forte raison l’opposition, LD.
En stratégie, c’est contre-productif de commencer par donner des coups à un enfant qui pleure de faim. On l’écoute. On pense à lui préparer son biberon et la paix revient à la maison.
Si les inepties qu’on a lues hier après la diffusion de l’élément sur les producteurs, proviennent des laboratoires d’idées du président Talon, le pouvoir est en train de faire une erreur fondamentale. Dieu merci, on sait d’où ça vient. La pauvreté de l’esprit de défendre pour défendre le président pour se faire passer pour un petit du système. Heureusement que ce cerveau là ne marche pas dans la cour rupturienne et la misère fait le reste pour la clochardisation totale de l’individu.
Le coton, le soja et le cajou sont aujourd’hui liés par le même destin. Il n’y aura plus l’un sans l’autre. Les vrais conseillers et proches du président Talon n’ont qu’à faire preuve d’amour à son endroit en lui disant la vérité.
On ne combat pas, l’équipe de son propre camp. Les producteurs qui étaient au siège du groupe de presse Le Béninois Libéré, ne font pas la politique. Ils savent seulement qu’ils ont un père, Patrice Talon qui trouvera les moyens de les rappeler en leur qualité de fils.
Aboubakar TAKOU
