Éric Houndété est franc, sincère et lucide aux yeux de son hôte d’hier. Ce n’était pas le cas chez Boni Yayi qui pue l’hypocrisie à cinq kilomètres à la ronde et Nicéphore Soglo très instable depuis qu’il a perdu le pouvoir face à son bourreau Kérékou.
Pour obtenir quelque chose avec le président Patrice Talon, il fallait plus qu’un statut. Il faut être à la hauteur de la conversation avec lui de sorte qu’il sente être en discussion avec un homme qui lui inspire confiance et une certaine intégrité. Mais surtout, n’avoir jamais posé des actes par le passé pour l’humilier. Ce que sont les sports favoris de Yayi et Soglo. Aussi Éric Houndété dégage-t-il mieux que ses prédécesseurs à la Marina en audience avec Talon, le meilleur parfum.
On devrait donc conclure qu’il gagnera plus que les deux premiers auprès du président de la République pour le bonheur aussi bien des personnalités politiques en exil, des gens dans les liens de la justice et les autres y compris son propre désir de nomination comme chef de file de l’opposition.
Mais dans la réalité des perspectives de 2026 où Éric Houndété voudra bien prendre sa revanche de 2016 où il a été sacrifié par la défunte Union fait la Nation, une libération de Réckya Madougou et un retour au pays du docteur Komi Koutché peuvent-ils réellement être ses priorités ? A-t-il réellement évoqué ses deux sujets avec la sincérité et la délicatesse requise devant l’autorité présidentielle ?
Voilà des questions qui pourraient jeter un certain parfum de pessimisme sur la rencontre d’hier et laisser entrevoir un caractère d’épiphénomène à ce qui devrait, dans le droit fil du désir de tout le monde de voir le Bénin renouer finalement avec lui-même.
On se demandera donc toujours si Éric Houndété est la solution ou s’il faudra attendre une autre providence pour échanger sincèrement avec le président Talon.
Aboubakar TAKOU