L’espoir né de la rencontre le mardi 11 Avril 2023 au Palais de la Marina entre le président Patrice Talon et les producteurs de soja plus précisément les responsables de l’Union Nationale des Producteurs de Soja au Bénin (UNAPS-Bénin), de l’Association Interprofessionnelle du Coton (AIC) et de la Fédération Nationale de Producteurs de Coton du Bénin (FNPC), est en train de tourner en désillusion.
La mauvaise application des décisions de Talon
En effet, les gens dépêchés sur le terrain, ces agents déployés dans les différentes contrées en vue de l’écoulement rapide des stocks de soja à travers leur achat ne font pas le job comme recommandé après cette rencontre Talon-sojaculteurs. Les producteurs qui réussissent à vendre leur stock de soja à hauteur de plusieurs millions, peinent à entrer en possession de leur argent. Une attente qui devient plus qu’un stress de tout instant par les vendeurs qui voient les créanciers réclamer le remboursement des prêts contractés auprès des structures comme Caveca et Clcam. Ils sont sérieusement traqués et ne savent pas où donner de la tête pour avoir leur argent afin de se sortir de cette situation.
L’autre situation rocambolesque, c’est la lenteur qui siège dans les points d’achat de la Sipi. Ce sont de longues files d’attente des camions stationnés depuis des jours sous les intempéries. Et déjà, ce sont des quantités de soja que les potentiels vendeurs perdent du fait que ces sacs de soja mouillés par la pluie commencent à pourrir. Résultats des courses, ce sont plusieurs kilos de soja que les vendeurs ont commencé à perdre pour n’être pas vite servis à ces points d’achat et leurs produits exposés aux intempéries.
Ils tirent la sonnette d’alarme en demandant par exemple aux gens de ne plus faire sortir leur soja à cause des longues files d’attente. Et tout cela quand vous avez la chance de voir votre produit acheté, c’est avoir votre argent qui devient la croix et la bannière. Un tour à Wèrèkè N’dali, permet de vivre ce calvaire des populations qui nourrissaient l’espoir de vendre leur produit après la décision du président Talon à diligenter la Sipi pour l’achat. Par ailleurs, il y a un sojaculteur qui a déjà vendu plus de 20 millions et plus de 15 millions Fcfa de soja, mais n’est toujours pas entré en possession de son argent. Alors que dans le même temps, il est poursuivi par les instituions de prêts comme Caveca, Clcam.
Talon doit diligenter une mission sur le terrain
Qu’est-ce qui bloque l’argent à donner aux vendeurs de soja ? Qu’est-ce qui bloque l’achat et cause les longues files d’attente jusqu’à ce que le soja soit en train de pourrir dans les sacs du fait des intempéries au niveau des lieux d’achat ? Ce sont entre autres les questions que l’on se pose dans la commune de N’dali. Ce qui revient à dire que des gens ont commencé par saboter les nobles initiatives de Talon qui a fait le nécessaire en mettant les ressources à disposition et en définissant la politique d’achat du soja afin que ce qui semblait devenir une crise du fait des incompréhensions, n’ait plus droit de cité.
Mais avec ce qui se passe actuellement où les producteurs attendent leurs sous pour préparer les prochaines cultures, il convient de se demander qui œuvre en coulisse pour que l’achat du soja sur le terrain ne réussisse pas. Qui sont ceux qui sont en train de trahir les nobles aspirations du chef de l’Etat ? C’est pourquoi, il urge que le président Talon mette vite sur pied une commission pour aller vérifier sur le terrain la mise en œuvre des décisions prises. Sinon, il y aura des grincements de dents, on va croire que c’est lui, Talon, qui gère mal le dossier ou fait preuve de mauvaise foi afin que les producteurs perdent gros dans la vente de leur soja.
Mais comme on le connaît en visionnaire ordonné, et qu’il agit de façon parcimonieuse, les populations interrogées affirment que certaines personnes œuvrent en sourdine pour l’échec de cette opération. Ce que le président Talon ne sait pas, car le rapport qu’on lui fait, n’est pas aujourd’hui celui sur le terrain. Sinon les gens ne peuvent être impayés. D’où l’importance et l’urgence de cette mission sur le terrain.
Nous y reviendrons.