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Société

 BENIN : HAUSSE DU PRIX DE L’ESSENCE, LA SOLUTION

« Les subventions n’existent plus ». Voici la phrase qui a mis le feu aux poudres. Déclarée par le nouveau président du Nigéria Bola Ahmed Tinubu, le 29 mai 2023 jour de son discours d’investiture, le prix de l’essence dès le 30 mai à la pompe de la NNPC, la compagnie nationale pétrolière est passé de 184 nairas à près de 500 nairas par litre. Une hausse qui par effet boule de neige s’est automatiquement répercutée sur le prix de l’essence frelatée au Bénin alimenté par le Nigéria principale fournisseur de ce carburant communément appelé ‘’Kpayo’’. 

Les fluctuations incessantes du ‘’Kpayo’’ dans les villes du Bénin

Dès cette annonce le Kpayo vendu auparavant entre 450 et 500f le litre, a commencé une montée vertigineuse au Bénin en termes de prix avec des fluctuations incessantes du coût selon l’éloignement des villes béninoises de la source d’approvisionnement qu’est le Nigéria.

En effet, selon les dernières informations, le coût de l’essence serait à 650F CFA à Porto-Novo, 700F CFA à Tanguiéta, Parakou et Cotonou, 800F CFA à Ouidah, Lokossa et Dassa, sans pour l’instant connaitre aucune stabilité en matière de prix. Une situation qui n’arrange pas les Béninois qui faisaient face déjà à une morosité de la vie dans le pays depuis l’avènement du gouvernement de la rupture.

La galère des Zémidjans à Parakou

Principale matière première de leur activité, le Kpayo est pour les taxis moto communément appelé Zé à Parakou, ce qu’est la farine pour le boulanger. Dès que le Kpayo prend de la valeur, c’est leur business qui en prend un coût. Et donc tous se plaignent comme Ousmane Mohammed un motocycliste qui déplore cette hausse du Kpayo « On achetait ça à 350 du coup c’est arrivé à 700, 750 voire même 800 ». Les clients également touchés par cette morosité dans le pays refusent de payer plus pour la même distance avant la crise « Difficilement les clients acceptent d’augmenter le prix. Là où on a l’habitude de prendre à 100F CFA, ils veulent qu’on les prennent toujours à ce prix ». Explique  Zavié Dossou Adjala un autre taximan rencontré au carrefour Papini. Boudés par les clients, bon nombre sont obligés de rouler à perte et finissent par garer faute d’argent pour acheter le carburant. « Aujourd’hui je prends l’essence à 700f, si ça fini, je suis obligé de garer ma moto parce que je n’ai pas pu trouver l’argent pour en acheter encore » a fait savoir Ibrahima Alassane. Cependant, conscient de la situation certains arrivent à comprendre sans pour autant faire un complément subséquent explique Zavié Dossou Adjala « Seulement quelques clients arrivent à comprendre la situation, et là où on devrait prendre 300f ils ajoutent 50f, et cela ne nous arrange pas du fait que le prix de l’essence à doubler ». Face à cette situation que le Bénin ne connait que trop pour l’avoir subi déjà à plusieurs reprises, n’est-il pas temps pour le pays de trouver une alternative, sachant que le Bénin n’a pas de pétrole, que cette énergie fossile n’est pas renouvelable et que le pays ne peut dépendre indéfiniment d’une énergie qui à tout moment peut s’arrêter ? 

Une solution efficace  à un  problème récurrent

L’avancée de la technologie à cette époque offre des milliers de possibilités pour continuer de vivre ce genre de situation qui met à genou tout un Etat. Les énergies renouvelables sont aujourd’hui une alternative pour en finir avec ce problème. Des véhicules à deux roues et plusieurs roues fonctionnent avec ces énergies dont le coût baisse au fur et à mesure. Dans le cas du Bénin, sont disponibles aujourd’hui des motos 100% électriques économiques, silencieuses, non polluantes et très pratique avec moins de pièces qu’une moto thermique. Des engins qui n’ont rien à envier aux anciennes en termes de forme, de confort, de vitesse et plus encore. Certes, dans nos pays sous-développés, l’électricité n’est pas toujours fiable et peut être interrompue de manière sporadique et en plus dans certaines zones rurales l’accès à l’électricité peut être inexistant ou limité ; ce qui pourrait endommager les batteries ou rendre impossible la recharge de ses engins électriques. Toujours est-il qu’il est indéniable que les énergies renouvelables sont l’avenir. L’Afrique en particulier le Bénin, ne doit pas nécessairement passer par les mêmes étapes que les occidentaux pour arriver à la révolution technologique. Des étapes doivent être obligatoirement sautées si le pays ne veut pas rester à la traine.   Le gouvernement ou les autorités devraient pouvoir mettre en place des politiques et des programmes pour encourager l’utilisation  de ces engins électriques et rendre leurs utilisations plus accessible et abordable pour les personnes à faibles revenus, compte tenu du faible coût de leurs maintenances comparées à leurs homologues à essence. Aussi, les différentes stations-services qui sont en train d’être construites devraient être amplifiées dans d’autres villes du pays et être bien équipées pour réduire ce problème car si le Nigéria décide de changer sa politique et ferme les voies d’entrée du Kpayo au Bénin, ce problème persistera. Des pionniers existent déjà dans ce domaine au Bénin avec la moto électrique utilisée déjà par des citoyens pour leur transport. Il ne reste au gouvernement que d’encourager ce genre d’initiative pour que le pays puisse avoir une autre corde à son arc comme une roue secours en cas de crise comme c’est le cas actuellement.

La rédaction de Parakou

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