Être en harmonie avec ses collègues de la CEDEAO est un fait. Mais il faut reconnaître que le président Patrice Talon n’est pas du genre à aimer le désordre. D’où sa position très ferme contre la manie des coups de force en lieu et place des scrutins pour accéder au pouvoir.
Et pendant que les émotifs et les faibles à l’instinct grégaire s’attaquent à la position du président béninois en harmonie avec son ami Bola Tinubu, c’est curieux qu’on n’ait pas encore entendu ses amis intervenir pour rétablir la vérité.
Le parti Les Démocrates est intervenu. Le clergé béninois de même. Mais aucun politique proche du président Talon n’a encore pipé mot pendant que leur leader subit la charge des soi-disant panafricanistes qui confondent la problématique des coups d’État à l’influence de la France dans la gestion des États africains, en l’occurrence les pays de la région ouest-africaine.
Il n’y a pas encore eu de communiqué du BR, de l’UP Le Renouveau, du MOELE-Bénin, de l’UDBN et des autres partis soutenant les actions du gouvernement Talon. En dehors du ministre des affaires étrangères dont il faut reconnaître l’agitation et le caractère puéril des interventions, aucun autre ministre n’a daigné consacrer une petite minute de son temps à une sortie pour soutenir la position de leur chef.
Ils se disent tous en congé. Gros alibi qui ne saurait les dédouaner puisque dans ce monde du numérique, chaque ministre de sa position devrait quand même savoir que la sensibilisation et la pédagogie condamnant la facilité des coups d’État comme option de l’alternance les concernent tous.
Le plus grave aura même été la position exprimée à haute voix par le député UP Le Renouveau, Issa Salifou, qui n’y est pas allé de main morte pour livrer à la vindicte populaire la CEDEAO qu’il accuse par ailleurs de ne pas avoir associé les parlementaires des pays membres.
En quelque sorte, une désobéissance totale au propriétaire du parti dont il se réclame. Il n’en fallait pas plus pour faire dire à certains adversaires du président Talon qu’il n’a réellement pas d’amis dans sa maison. Il n’a que des hommes qui le craignent. On peut donc comprendre pourquoi le président Talon est aussi parfois très dur à la manière de Nicolas Machiavel : « …si l’une doit manquer, il est plus sûr d’être craint que d’être aimé ».
Aboubakar TAKOU
