Moins de trois ans avant les élections générales de 2026, et déjà ça bouge dans tous les sens, car les élections législatives de 2023 ont permis de comprendre un certain nombre de choses pour mieux gravir les échelons.
Au-delà des partis politiques qui se réorganisent et commencent déjà à peaufiner leurs stratégies pour les batailles futures à travers les modifications et autres innovations apportées à leurs statuts et textes fondamentaux, certains de leurs acteurs, et pas des moindres, sont plus en avance. Ils travaillent à se faire une place à l’ombre afin de sortir de ce qui est désormais devenu une galère, leur lieu de travail. Il s’agit des maires.
Aujourd’hui, ces derniers veulent évoluer d’un cran ou carrément changer de statut. Pas en tant que maires, mais députés de leur localité, être appelés honorables dans un futur très proche qui n’est que 2026. Et ces réflexions sont terminées, ce sont les stratégies qui sont en train d’être déployées petit à petit afin que la mayonnaise prenne. Car, comme les pionniers Nicaise Kotchami Fagnon, ancien maire de la Commune de Dassa-Zoumè, Jean Méjor Zannou, ancien maire de la Commune de Sô-Ava, et Malick Seibou Gomina, ancien maire de Djougou, qui ont flairé plus tôt que les mairies sont désormais des coquilles vides. En choisissant le parlement, les actuels maires ne rêvent plus de leur siège en 2026, mais plutôt de celui de député, quitte à botter en touche les élus parlementaires de leur localité, qui pensent être en train de se faire un fief ou d’être en bons termes avec les maires de leur circonscription électorale.
Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, en passant par le Centre, les maires veulent quitter leur enfer pour l’Assemblée nationale 2026, qui pourrait être sur son nouveau siège.
Pourquoi cette envie du parlement ?
La réforme de la décentralisation, loin d’apporter une certaine quiétude dans la gestion de nos communes, est devenue source de tension avec les Secrétaires exécutifs, qui se prennent maintenant comme les dieux de leur commune. Résultat des courses, les maires sont rangés au second plan, alors que ce sont eux qui ont bénéficié de la confiance des populations pour la gestion de leur cité. Ils ne gèrent plus les dossiers de la cité, ce sont les SE qui sont aux affaires, pendant que les maires sont des maîtres du paraphage. Ce qui n’est que le résultat des réformes. Alors comment continuer à vouloir rester dans cette affaire quand il y a mieux ailleurs, l’Assemblée nationale ? Autrement, c’est quitter la galère, et les tensions quotidiennes avec le Secrétaire exécutif, qui semblent être le leitmotiv des maires. C’est le cas des Personnes responsables des marchés publics (PRMP) qui ne veulent plus traiter les marchés publics de peur de finir derrière les barreaux à la moindre incartade. C’est pourquoi une inaction s’observe dans leur rang, avec des marchés qui dorment dans les tiroirs.
De toute façon, la bataille des positionnements promet de l’électricité dans l’air et une préparation conséquente pour aborder les législatives de 2026. Les maires actuels rêvent grand et c’est en partie pour prendre la place des actuels députés en 2026