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Société

Déconfiture du socle de la presse et grande misère dans le rang des professionnels : TALON EST-IL LE VRAI COUPABLE ?

(Radioscopie du suicide général dont la presse béninoise est la proie)

Ce qui se passe dans la presse béninoise dépasse de très loin l’entendement. Des journalistes qui meurent dans le dénuement total de petites maladies opportunes, la fatalité des fausses Unes pour rançonner afin de se nourrir sans compter la pression fiscale, ne sont pas de nature à permettre aux professionnels des médias de  vivre de leur métier

C’est à peine si l’on est encore fier d’être appelé journaliste au Bénin.

Commencé petit à petit sous les autres régimes, c’est sous le président Talon que le dénuement et la misère noire ont fini par se disputer à part égale, les professionnels des médias du  Bénin. Même la petite bouffée d’oxygène instaurée par le président Kérékou dont le docteur Boni Yayi a honoré la mémoire en continuant à l’attribuer à la presse, a disparu sous le président Talon.

En 08 ans de gestion, le président Talon n’a jamais rencontré la presse béninoise. Tous les autres corps socioprofessionnels ont eu cette veine de retenir son attention sauf les médias qu’il disait alors en campagne, venir aider.

Et comme pour dire que la presse privée béninoise est une merde à laquelle il ne veut pas toucher, le président Talon n’a jamais accepté de lui accorder une interview à l’instar de ce qu’il fait avec les médias internationaux et quelques fois avec l’Ortb, la télévision publique.

Mais on doit à la vérité de reconnaître qu’il a sorti une phrase l’année dernière à l’endroit de cette presse lorsqu’il demandait à la Haac de lui faire des propositions pour de profondes réformes dans ce corps de métier.

Mais comme la Haac est le pire des problèmes à l’épanouissement de la presse béninoise, rien n’a bougé. C’est comme si l’on a confié le sort de la presse béninoise à son propre bourreau. Pour quel résultat ?

Toutefois, dans la réalité, on ne peut pas tout mettre sur la tête de cette institution. Puisque, aussi bien les professionnels des médias que les associations faîtières censées travailler à l’épanouissement de cette presse, personne ne travaille dans ce sens. La malédiction étant que, depuis la nuit des temps, c’est souvent aux journalistes incapables de gérer une entreprise de presse ou d’exercer ce métier que la providence confie la présidence ou la gérance de ces associations. Conséquences elles font tout, s’érigent en une machine budgétivore complice de la Haac pour distraire les quelques ressources jadis allouées à la presse et puis, rien. Jamais rien de sérieux.

À l’analyse, on ne doit plus incriminer exclusivement la présidence Talon ou la Haac depuis son institution. Il faut reconnaître honnêtement que les professionnels des médias sont tout aussi coupables de cette malédiction qui caractérise malheureusement les médias au Bénin.

Puisse donc le Ciel éclairer les dieux qui sont dans le secret de cette révision de la constitution qui s’annonce pour une loi qui retouche totalement cette version de la Haac que le politique nous a imposée. L’institution qui va réguler les médias ne peut être majoritairement le dépotoir de politiques recalés des élections législatives, municipales qui ont précédé la mandature de la Haac.

Si le président Talon reconnaît qu’il n’a pas fait grand-chose au profit des professionnels des médias, c’est le moment de se racheter en tenant compte de la modification de cette version de cette Haac-là.

Aboubakar TAKOU

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