(Assan Seibou clarifie la situation et précise la position du leader)
Pendant qu’on le soupçonne de tout faire pour s’offrir quelques années en plus, au pouvoir, le président Talon serait en réalité dans une logique de sacrifice selon l’He Assan Seibou, président du groupe parlementaire Bloc républicain. C’est du moins ce qu’il a laissé entendre au cours de l’émission « Le Grand Oral » du groupe de presse « Le Béninois Libéré ». Le président Talon a même accepté de perdre des mois de son quinquennat pour aider à la bonne tenue des élections.
Pour le député du président Abdoulaye Bio Tchané, il était question, après tout calcul fait, d’écourter de quelques semaines, le mandat en cours, du président Talon, afin d’obtenir le bon réglage qui puisse permettre d’organiser les législatives après la présidentielle.
Le plus gros problème dans ces conditions, étant d’en parler au chef de l’État. Chose curieuse, cette diminution de la durée de son mandat, n’était pas le problème du président Talon. Lui s’accrochait plutôt à ce que rien ne touche aux fondamentaux de notre constitution.
Il reconnaît toutefois que certains textes de notre constitution prêtent légèrement à confusion et qu’il faille opérer des chirurgies réparatrices à ce niveau. Par exemple, quand on dit : article 42 alinéa 2 (ancien) : « en aucun cas, nul ne peut… », il est dit dans les propositions de Assan Seibou, qu’on mette : « Dans tous les cas, nul ne peut… ». Le député Br explique cette modification par le fait que l’ancienne formulation posait un problème de syntaxe et pourra être interprétée par un esprit vicieux comme une autorisation à faire plus de deux mandats. Car ajoute-t-il, la double négation entraîne une affirmation. Mieux, il a déclaré que c’est même le président Talon qui a attiré leur attention sur ces coquilles qui pourraient tout embrouiller. Or, si en reprenant, on verrouille mieux en respectant évidemment la consigne, ce sera plus judicieux. D’où la proposition du nouvel alinéa : « Dans tous les cas, nul ne peut, de sa vie, exercer plus de deux mandats de président de la république. »
L’erreur étant humaine, le député Br trouve qu’il est préférable de corriger son erreur plutôt que de la laisser pour que cela soit après, une source de confusion.
Voilà en quelque sorte l’argumentation qui confirme la bonne foi de l’esprit de cette proposition de loi et par voie de conséquence, celle du chef de l’État qui insiste que rien ne touche aux fondamentaux de notre bâtisse constitutionnelle.
C’est pourquoi l’initiateur de cette loi, reste plus que serein quant à l’adhésion de tous ses autres collègues y compris ceux de l’opposition, à cette démarche.
À partir du moment où c’est compris et partagé par tous que le jeu en vaut la chandelle et qu’il n’y a pas possibilité et intention de toucher aux fondamentaux, il va de soi que cette révision va passer comme une lettre à la poste.
Aboubakar TAKOU