(Toujours dans les règlements de compte)
Les cafouillages qui sont à l’origine des échecs de l’opposition au régime de la Rupture, ne sont en réalité pas le fait du génie maléfique du président Talon. Ils sont en partie, la conséquence du mauvais management des responsables de cette opposition. En tête, l’ancien président Boni Yayi qui, après avoir lui-même démissionné de son ancien parti la Fcbe, veut coûte que coûte qu’après lui, le déluge.
Il ne doit plus avoir de Fcbe sur l’échiquier politique national à plus forte raison dans l’opposition.
Il oublie que c’est la présence de ce parti dans l’échiquier national qui a évité à notre pays de sombrer dans l’abîme du chaos à la présidentielle dernière où il fallait offrir au pays de passer l’étape de la présidentielle en minimisant un tant soit peu les clivages politiques préjudiciables à la cohésion sociale.
On peut tout reprocher au secrétaire exécutif national, Paul Hounkpè, mais l’on doit reconnaître son altruisme et son statut d’homme d’État. Car face à certaines difficultés, l’homme d’État à la différence du politicien, sait se conduire, se sacrifier pour sauver ses compatriotes et son pays.
Malheureusement, il se trouve que Paul Hounkpè et la Fcbe devront payer à Boni Yayi, ce « crime ». Ils ont porté un coup dur à son projet personnel de l’époque, de voir le pays dans un chaos pour se venger de son frère ennemi Patrice Talon d’une part, et pour espérer sa propre renaissance sur l’autel du chaos qu’il prévoyait, d’autre part.
Et comme pour joindre l’acte de la vengeance à la parole, la présidence du LD dans sa liste des partis convoqués à la rencontre de Golden Tulip ce matin, a choisi chien, chat, mouettes mais n’a rien trouvé à inviter dans la Fcbe.
Des micros partis presque inexistants sur la carte politique nationale ont été invités :
Du Mouvement Populaire de Libération (MPL), de la Nouvelle Force nationale (Nfn) et du parti Grande solidarité républicaine (Gsr) tous ces petits noms ont été invités ce lundi 29 janvier 2024 à Golden Tulip de Cotonou. Sauf la Fcbe. Le seul parti de l’opposition qui a participé à la présidentielle dernière, ne serait pas suffisamment grand et important aux yeux du très revanchard Boni Yayi.
Si le président Talon en profite maintenant pour donner reconnaissance à ce parti de l’opposition son statut en l’invitant à la concertation relative à ce projet de relecture du code électoral et de la révision de notre constitution, le président du LD fera encore une crise. Il va davantage s’en offusquer qu’il choisira encore de foutre le bordel. Mais en agissant ainsi, Boni Yayi réduit les chances de victoire du candidat de l’alternance en 2026.
On ne peut pas être en train de dénoncer l’exclusion pour faire le lit à l’exclusion en 2026. Le président Yayi doit comprendre qu’il est temps qu’il se comporte en homme d’État en hommage aux deux mandats qu’il a écumés à la tête de ce pays.
À moins de présenter ses excuses au parti la Fcbe qu’il aura ouvert le chantier de la division totale de l’opposition et ce sera une fortune pour le président Talon et ses deux grands partis.
Aboubakar TAKOU