Plusieurs voix s’élèvent et continuent de s’élever après le rejet de la proposition de loi portant révision de la Constitution béninoise. Il s’est réjoui de ce rejet par le parlement vendredi dernier, mais avertit sur un plan B du président Patrice Talon car le plan A a échoué.
« C’est une première victoire à mi-chemin à célébrer ; mais elle n’est pas suffisante pour libérer le peuple », a écrit l’ancien député Valentin Djènontin dans une publication sur sa page Facebook, samedi 2 mars 2024, relativement à l’échec de la révision de la constitution. Valentin Djènontin affirme qu’avec l’échec de la révision de cette constitution, c’est le plan A de Patrice Talon qui vient de tomber. « Le plan B de Patrice Talon, le plus sournois et hyper dangereux qui vient et que nous devons combattre de toutes nos forces dans une attitude de prière fervente, est celui porté par le député Aké Natondé à travers sa proposition de loi portant modification de la loi N° 2019-43 du 15 novembre 2019 portant code électoral en République du Bénin », prévient l’ancien ministre. Il pense que cette proposition de relecture du code électoral introduire par le président du groupe parlementaire Union progressiste le renouveau (Up-R) « est un brasier qui va ravager le Bénin entier à l’horizon 2026 en raison du germe d’exclusion évidente qu’elle porte en elle ». Il rappelle la clarté de la Décision DCC 24-001 du 04 janvier 2024 de la Cour Constitutionnelle, les prérogatives et ajoute que ces décisions de la Cour n’ont besoin d’aucune interprétation personnelle. « Les députés issus des élections législatives de 2023 sont tous en droit de parrainer les candidats à l’élection présidentielle de 2026… Les décisions de la Cour Constitutionnelle ne sont susceptibles d’aucun recours », a-t-il insisté.
Cette proposition de loi Aké Natondé qui suggère que le droit de parrainage des candidats à l’élection présidentielle de 2026 soit accordé aux élus (maires et députés) de 2026 est selon lui, « à tout point de vue contraire aux recommandations de la Cour Constitutionnelle en date du 4 janvier 2024 ». Aussi, « Elle est dangereuse et attentatoire à la paix sociale. C’est une grande brèche ouverte pour l’exclusion totale de l’opposition et des nouvelles voix dissidentes à Patrice Talon lors des élections générales de 2026 », a-t-il remarqué.
L’ancien ministre, si la proposition venait à être adoptée par le parlement, « seuls les candidats choisis par Patrice Talon seront en lice pour les élections communales, législatives et présidentielle de 2026 », donc : « Faire une autre lecture de la proposition de la loi Aké Natondé, c’est manquer d’objectivité, de lucidité, c’est méconnaître le mode opératoire de Patrice Talon depuis avril 2016 », pense Djènontin. En argumentant ses propos, l’ancien ministre de Boni Yayi renvoie au débat général en plénière du vendredi 1er mars 2024 avant le vote qui a consacré au rejet de la révision de la constitution. Il indique que le député Augustin Ahouanvoébla a clairement exprimé lors de ce débat au parlement ce qu’il avait révélé à propos de la proposition de loi Aké. « Ce sera amer. Vous allez le voir en 2026. Je travaillerai avec mon groupe parlementaire pour que lors des élections couplées législatives et communales, mon groupe parlementaire ait au moins 80% de députés et le contrôle de 80% des élus communaux. Je verrai comment Les Démocrates auront de candidat à parrainer.? Je verrai comment le BR aura de candidat à parrainer. Voilà ce qui vous attend. La classe politique va regretter », a averti Augustin Ahouanvoébla.
Valentin Djènontin relève également que le député Augustin Ahouanvoébla ne s’est pas contenté de cette déclaration. Il est allé jusqu’à menacé la Cour Constitutionnelle qui a osé convoquer le député Séïbou dans le cadre de l’instruction du recours contre la proposition de loi portant révision de la constitution. « En 2026, nous allons nettoyer tout cela », a laissé entendre le député UPR. Djènontin invite donc la Cour Constitutionnelle à ne pas se désavouer de ce qu’elle avait dit.
Pour finir, Valentin Djènontin invite les députés de tous bords confondus, particulièrement, ceux de la mouvance présidentielle à rejeter la proposition de modification du code faite par Aké Natondé. « Si vous vous laissez appâter par la promesse de figurer sur la liste des candidats aux législatives de 2026, vous n’aurez vos yeux que pour pleurer. Vous n’y serez pas », a-t-il averti.
Alassane IMOROU SANDA