Élu dès le premier tour, le nouveau président du Sénégal Bassirou Diomaye Faye a promis des changements majeurs pour son pays. Parmi ces promesses, figure la fin du franc CFA, extrêmement critiqué par la société civile africaine, pour des raisons symboliques et économiques. Pour cela, le Chef d’État sénégalais, ne veut plus que son pays utilise cette monnaie. Une volonté qui revient souvent au sein de la société civile des Nations africaines utilisant cette devise.
En effet, le franc de la communauté financière africaine (FCFA) est une monnaie utilisée par les pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), qui compte huit pays : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo.
Plusieurs raisons expliquent cette volonté de ces pays africains. Le franc CFA a un taux de change fixe avec l’Euro. Cela devrait garantir une monnaie, donc une économie plus équilibrée face aux risques, car il est liée à une monnaie plus solide. << La majorité des pays en développement utilise un taux de change fixe >>, estime Samuel Guérineau, enseignant-chercheur à l’Université Clermont Auvergne. L’accord avec la France garantit de prêter l’euro, pour ces pays en cas de besoin. En contrepartie, ces pays doivent stocker la moitié de leurs devises auprès du Trésor Français. « Les principales critiques économiques évoquent une monnaie surévaluée, qui empêche les Etats africains d’être compétitifs », explique Samuel Guérineau.
Les pays africains auraient également une politique monétaire contrainte, car ils sont obligés d’observer la politique économique de l’Europe. Cette contrainte existe mais la maîtrise des capitaux laisse une certaine flexibilité. De plus, les pays ne peuvent pas dévaluer librement leur devise car Ils doivent trouver un arrangement avec les autres pays de l’union monétaire et la France. « Les contraintes économiques découlant des accords avec la France ne sont en soi pas beaucoup plus fortes qu’avec la Banque mondiale ou le FMI, mais c’est certain que ce n’est pas la même chose de négocier avec une institution internationale et avec un pays », plaide Samuel Guérineau. Il faut reconnaître que : « Symboliquement et politiquement, le franc CFA pose un vrai problème. »
Jean De Dieu TRINNOU (Stag)