Contrairement aux réactions épidermiques, émotionnelles des autorités nigériennes qui voient dans l’intransigeance de la partie béninoise, une déclaration de guerre, le président Patrice Talon est dans une démarche pédagogique voire même paternaliste. Et il l’a signé dans son adresse sur la question. Son gouvernement après avoir ouvert les frontières du côté béninois, a laissé exprimer la Teranga béninoise en fermant les yeux sur l’organisation frauduleuse de l’entrée sur le territoire nigérien des denrées alimentaires dont raffolent nos frères de ce pays. Mais il s’agit là d’une pratique malsaine, illicite qui ne devrait pas continuer entre deux pays frères après que les autorités béninoises ont montré toute leur disponibilité à collaborer avec leurs homologues du Niger.
Maintenant que le banditisme inutile et le sentiment de méfiance injustifiée ont voulu être érigés en accords diplomatiques chez nos voisins, il était bien qu’un acte soit posé pour rappeler à la normalisation des choses. Le Bénin et le Niger n’étant pas en guerre, les suspicions inutiles des autorités nigériennes devraient cesser. La question des échanges commerciaux, des accords contractuels ne peut continuer à prendre la voie de l’illicite entre deux pays. C’est pourquoi les autorités béninoises ont décidé de poser un acte comme le font les gens civilisés et normaux. Cette main tendue aurait dû être prise comme venant aider à, non seulement pacifier les relations entre les deux pays, mais surtout aider à éduquer nos deux populations à rejeter au profit du formel et du légal, les comportements de pratiques illicites et de délinquance diplomatique. Voilà qui est clair, le Bénin ne lèvera pas le pied tant que les autorités nigériennes vont continuer à diaboliser l’État béninois sur des appréhensions bancales dénudées du bon sens. Ce que les Béninois dans leur immense majorité approuvent en soutenant leurs autorités à continuer dans cette dynamique.
Aboubakar TAKOU