Une fois encore et une fois de trop, lorsque l’océan engloutit des vies humaines, des africains et surtout des Béninois en quête d’une vie meilleure, le silence serait l’option la plus coupable. Cet énième naufrage sur les côtes tunisiennes qui a occasionné le décès de plusieurs migrants dont des Béninois vient encore interpeller chaque Béninois et rappeler l’urgence pour les autorités à divers niveaux de prendre la mesure des conclusions des assises sur le phénomène migratoire clandestin. Au-delà d’une alerte ordinaire c’est d’une interpellation sérieuse qu’il s’agit.
En effet, le samedi 30 mars 2024 à Djougou, le comité départemental présidé par Mireille BIO IDRISSOU, après avoir lancé des discussions à la base sur le phénomène dans le département de la Donga, a veillé à la tenue d’un atelier de restitution des solutions aussi bien endogènes que structurelles, en présence des acteurs clés de ce département très marqué par le phénomène. Si quasiment des forces vives de la Donga y étaient représentées, la prise en mains des mesures d’accompagnement des jeunes migrants par les autorités locales n’est pas encore perceptible, malgré que la jeunesse de ce département soit la plus concernée par les candidatures à l’immigration clandestine. Cette Initiative des assises départementales devrait également être une opportunité à saisir par tout partenaire aux fins de capitaliser les recommandations qui en sont issues et de peaufiner ses interventions pour l’encadrement au mieux de la pratique. Les cas récurrents de pertes en vies humaines nous amènent à marteler que des approches de solutions concrètes immédiatement applicables avec des résultats visibles existent et ont été pensées puis proposées par les parents et les victimes elles-mêmes. Au regard de ce nouveau naufrage, il serait judicieux que le Gouvernement mais aussi et surtout les autorités communales s’approprient le contenu des dites recommandations. Une forte réaction du Gouvernement pour accompagner les initiatives communautaires qui ne sont jamais de trop est donc attendue. Si les nombreuses réformes mises en œuvre par le président Patrice Talon pour améliorer le quotidien des citoyens béninois, il serait regrettable que de tels incidents viennent ternir l’image du travail formidable qui se fait. L’application des résultats issus des assises départementales autour de la problématique de la migration dans la Donga apparaît aujourd’hui comme un impératif qui pourrait s’appliquer à l’ensemble des départements touchés.
Arnaud KOUMONDJI