La tension entre le Bénin et le Niger persiste depuis quelques mois. Lors d’une conférence de presse à Niamey, le panafricaniste Kemi Seba a prononcé des allégations concernant un présumé recrutement de jeunes béninois à former dans le but de déstabiliser le Niger. En réponse à ces allégations, Gratien Makoko, juriste constitutionnaliste, consultant en Droits Humains et président de plusieurs organismes et groupes de réflexion sur les droits humains, a déposé une plainte contre Kemi Seba au Tribunal de première instance de Cotonou. Reçu sur l’émission Décryptage de la chaîne de télévision BL TV, du groupe de presse Le Béninois Libéré, il a exposé la procédure et les motivations de cette action engagée contre Kemi Séba.
En effet, lors d’une conférence de presse au Niger, Kemi Seba a accusé une partie des jeunes béninois d’avoir été formés dans le but de déstabiliser le Niger. En réaction à ces accusations, le juriste constitutionnaliste Gratien Makoko a déposé une plainte au Tribunal de première instance de première classe de Cotonou afin que les responsabilités soient situées puisqu’il n’a pas les moyens de s’adresser à lui directement. Il estime que ces allégations portent atteinte à l’honneur et à l’intégrité des jeunes ainsi qu’au gouvernement. Il souhaite que Kemi Seba apporte des preuves étayant ses déclarations lors de sa conférence de presse et que les parties concernées présentent des arguments pour leur défense, accompagnés de preuves, devant les autorités judiciaires. Il a martelé : « Combien de jeunes ont été recrutés ? Qui les a recrutés et comment il a obtenu les informations ? C’est tout ce que nous voulons ». Il déclare que si des preuves solides et irréfutables sont fournies, ces jeunes devraient être identifiés et présentés devant les institutions juridiques afin d’être punis par la loi, car de tels comportements ne doivent pas être encouragés. Il souligne également une incohérence totale dans la réaction du panafricaniste, qui s’était pourtant proposé comme médiateur pour résoudre le différend entre les deux pays, mais qui tient un discours contraire lors d’une conférence à Niamey. Pour lui, Kémi Séba fait de la communication politique et il est essentiel de laisser la justice suivre son cours.
Dans l’espoir que sa requête obtienne une issue favorable afin que la vérité soit connue dans la psychosociologie des Nigériens et que l’image de la jeunesse béninoise ne soit pas ternie, il soulève la question de la véracité des faits dont la réponse doit émaner du procès qui s’annonce en déclarant : « Qui a raison et où se trouve la vérité ? » Ce qui va permettre à la population béninoise vraiment de finir avec les allégations.
Jean De Dieu TRINNOU