La tension persiste entre le Bénin et le Niger depuis quelques mois. Après Kémi Séba, c’est Nathalie Yamb qui a formulé des accusations à l’encontre de l’ethnie peulh concernant un présumé recrutement de jeunes béninois à former dans le but de déstabiliser le Niger.
Invitée sur l’émission « Le Grand Oral » diffusée sur la chaîne de télévision BL TV, appartenant au groupe de presse Le Béninois Libéré, Mariam Djaouga Sacca, Administrateur en management du Tourisme, Promotrice de l’Agence Mamou, Vice-présidente de Tabital Pulaaku Bénin, Chargée de la promotion de la femme au sein de Tabital Pulaaku International et Femme politique, a révélé le malaise du peuple peul envers l’auteur de la vidéo.
En effet, Djaouga Sacca Mariam a d’abord présenté l’association Tabital Pulaaku ainsi que ses activités. L’association a été créée à Bamako au milieu des années 1990 par des intellectuels peulhs dans le cadre du mouvement de démocratisation qui a suivi la chute du président Moussa Traoré pour défendre la culture peulh marginalisée et promouvoir une identité régionale. Elle est une association internationale qui a pour principaux objectifs la promotion de la culture peulh et la mobilisation des populations peulhs pour soutenir des projets de développement socio-économique et culturel. La mission de Tabital Pulaaku est de sensibiliser la population peulh sur les problématiques et les difficultés rencontrées par la communauté. L’organisation œuvre pour la scolarisation des enfants peulh et leur maintien dans le système éducatif. En ce qui concerne les conflits entre agriculteurs et éleveurs, Tabital Pulaaku promeut la paix, la sécurité et le vivre-ensemble des communautés.
Après avoir visionné la vidéo de Nathalie Yamb, la femme politique a exprimé sa consternation. Elle a exigé des preuves et a qualifié les accusations de mensongères. « Je pense que nous devons réagir. Je saisis cette opportunité pour demander à Nathalie Yamb de fournir les preuves de ses allégations », a-t-elle déclaré. Elle ajoute que les allégations prononcées sont très sérieuses et pour cela, une réunion a été organisée entre les membres de l’association Tabital Pulaaku pour obtenir une réponse de l’accusateur. Nous sommes engagés dans ce processus et prévoyons de lancer une procédure pour obtenir les preuves des accusations dans les jours à venir. Il est précisé que les Peulh ne sont pas des terroristes.
Par ailleurs, selon Mariam Djaouga Sacca, le gouvernement béninois déploie de nombreux efforts pour résoudre les conflits entre agriculteurs et éleveurs, ainsi que pour rapprocher les services publics tels que les écoles et les centres de santé, facilitant ainsi l’obtention d’actes de naissance pour les Peuls. Ces réformes ont favorisé l’intégration et l’accès à la modernité au sein de la communauté. Néanmoins, l’invitée estime que le gouvernement souffre d’un manque de communication autour de ses activités et espère que le projet d’asphaltage lancé dans les communes du Nord-Bénin sera terminé en 2026.
Jean De Dieu TRINNOU (Stag)