Invité sur Radio France Internationale (RFI) le jeudi 22 Avril 2021, Wilfried Léandre Houngbédji, Directeur de communication à la présidence de la république du Bénin répond aux différentes questions Carine Franck.
Ces dernières sont majoritairement liées à la situation sociopolitique du Bénin.
Wilfried Léandre Houngbédji bonjour
-bonjour madame
.Reckya Madougou et maintenant Joël Aïvo sont en prison. Qu’est-ce que leur reproche au juste concrètement?
– Vous évoquez deux noms sur deux ou trois dizaines, il n’y a pas de particularisme sur les noms que vous évoquez Dans tous les cas, personne ne se retrouve inviter à répondre aux préoccupations du procureur de la CRIET ou de la justice tout cour s’il n’y a pas à tout de moins des soupçons évidents contre ces personnes et les enquêtes se poursuivent.
. L’ancien président de la cour constitutionnelle Robert Sossou qui est l’avocat des deux opposants s’inquiète. Les règles de procédure ne sont pas respectées dit-il.
– Il fera sa plaidoirie devant la CRIET. Du reste, j’ai entendu votre invité monsieur Dossou dans ce pays le Bénin dit qu’il se passe des choses qu’en 50 ans 60ans, il n’avait pas vu. J’ai note cela et j’ai envie de lui dire que précisément ce qui a changé, c’est que désormais le sens de responsabilité prévaut au Bénin. C’est que, il n’y a plus place pour l’impunité. Le policier, l’enseignant, le douanier et ce n’est pas parce que l’on serait un intellectuel ou un politique que pour vous, l’on devait consacrer l’impunité et protéger les crimes.
. Mais, pourquoi toutes ces arrestations alors que le chef de l’État est réélu avec 86% des voix?
– Pourquoi aux États-Unis, alors que l’élection est terminée, il y a plus de 200 arrestations liées à l’attaque du Capitole, madame?
Pourquoi en France, alors que les manifestations des Îles jaunes se sont achevées, il y a eu autant d’interpellation autant même de condamnation et que cela ne gêne personne?
Parce qu’on comprend que c’est le fonctionnement normal de la démocratie.
. Certains assument que le président Talon ne supporte pas la contradiction.
Qu’est-ce que vous répondez?
– Or, vous avez plein d’acteurs politiques ici. S’agissant précisément du professeur Joël Aïvo, il ne vous a pas échappé que pendant près d’un an, il a sillonné le pays, il a eu tout le loisir de dire tout le mal qu’il pensait du régime en place sans jamais avoir s’inquiéter.
.Il est en prison aujourd’hui…
– Il est en prison, non pas parce qu’il aurait critiqué la gouvernance du Président Talon. Si aujourd’hui, la justice s’intéresse à son cas, c’est forcément parce qu’elle a de bonnes raisons de s’intéresser à son cas.
.Mais, cette présidentielle s’est déroulée sans candidats de poids, ce n’était pas la belle compétition de 2016 en tout cas qui avait vu la belle victoire de Patrice Talon .Ça vous le reconnaissez ?
– Je suis surpris madame que ça soit vous qui identifiez les candidats de poids et qui ne seraient pas de poids .Vu de l’Occident, on dit que les principaux opposants ont vu leurs dossiers invalidités. Non, c’est inapproprié. Le thème exacte, c’est de dire qu’ils ont déposé des dossiers non complets, des dossiers qui en eux-mêmes étaient Invalides. Cela n’est pas de la responsabilité du candidat ou du Président Talon.
. Et aujourd’hui, qu’avez-vous fait de cette victoire?
– C’est la victoire pour poursuivre l’œuvre du développement du pays, l’œuvre de redressement et aussi l’œuvre de responsabilisation afin que les acteurs politiques, les acteurs publics se s’ehornaient plus de leurs responsabilités.
. Or de la question d’ouvrir le jeu, à l’heure de tendre la main aux opposants, d’ouvrir un dialogue franc pour apaiser les cœurs.
– Pour discuter, encore faudrait-il qu’il y ait des acteurs à … .Vous ne pouvez pas renier à la République, ses droits, ses fondamentaux et vous attendre que la république vous abordent non plus. Donc, il faut avoir une attitude républicaine et obéir aux institutions de la république.
. Une attitude républicaine ou une attitude favorable au président Talon?
– Non, c’est une vie de l’esprit Madame. Personne, et le président Talon en premier ne cherche à faire l’unanimité. Lui-même l’a dit récemment. Quand on fait des réformes, difficile du reste mais pertinent et indispensable pour redresser, construire un pays, on ne s’attend pas à être applaudir par tout le monde. Vous avez le droit à la contradiction, vous avez le droit à la critique, à l’opposition. Pourvu que tout cela se fasse dans un cadre République.
En tout cas aujourd’hui la plupart de vos opposants sont soit en prison, soit sont en exil, n’est pas un problème pour la vitalité de la démocratie béninoise ?
– Je ne sais pas quel décompte vous avez tenu des opposants béninois .Mais ils sont plus nombreux ici sur le terrain, sur les réseaux, dans les médias que là où vous les indiqué. Patrice Talon, vous pouvez me croire ne fait pas de fixation sur tel ou tel. Ce qui le préoccupe et qui préoccupe son gouvernement, c’est comment redresser durablement le Bénin.
Merci
Transcription Christ-Paterne HOUNHOUENOU