C’est à travers un atelier de formation qui s’est déroulé du 9 au 11 juillet 2024 à SONGHAI à Porto-Novo qu’une cinquantaine des acteurs des médias avec quelques acteurs clés de la chaîne de lutte contre le terrorisme se sont retrouvés pour échanger sur les méthodes indéniables de communication pour la prévention de phénomène d’une part et la lutte contre les conflits liés à la transhumance d’autre part.
Renforcer les capacités des professionnels des médias locaux, nationaux et des animateurs de canaux digitaux sur les traitements des informations sécuritaires en général et particulièrement sur celles relatives à la prévention de l’extrémisme violent, c’est bien l’objectif de la phase 2 du Projet d’appui au renforcement de la cohésion sociale, à la prévention de l’extrémisme violent et à la lutte contre les conflits liés à la transhumance (PACOSOV-PEV-LCT) du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
Cet atelier de formation vise surtout à outiller les journalistes des organes de presse écrite, et audio-visuelle, les blogueurs, les webactivistes, les WebTV et autres sur les éléments de langage à utiliser, les mesures nécessaires à faire prendre avant de divulguer une information relative au phénomène sur l’extrémisme violent.
A l’ouverture de l’atelier, le team leader de gouvernance du Système des Nations Unies, Ibourahima Yankpè GBERE, le secrétaire général adjoint du ministère de l’Intérieur, Adamou Aba BAGNAN, le directeur national du projet PACOSOV-PEV-LCT, le maire de la ville de Porto-Novo, Charlemagne YANKOTY et Albert GUEDEGBE, représentant du préfet de l’Ouémé ont attiré l’attention des hommes des médias sur l’importance de cet atelier qui est une opportunité à saisir par les participants qui devront être désormais de véritables spécialistes dans le traitement de toutes les informations ayant trait à la sécurité, l’extrémisme violent ou au terrorisme en particulier.
Pour ces acteurs des médias, c’est une nouvelle école au vu des thématiques abordées et les communications très évocatrices. Dans sa communication introductive sur : « Généralité sur l’extrémisme violent et le terrorisme : cas du Bénin », le général Étienne ADOSSOU, après avoir renseigné sur des cas de terrorisme ayant existé de par le monde avec leurs dénominations et terminologies diverses, a mis l’accent sur les éléments de langages à utiliser par les journalistes dans le traitement des informations relatives aux attaques souvent meurtrières qui se notent surtout dans la partie septentrionale du Bénin. A l’en croire, la méconnaissance des termes et de lexiques appropriés pour le traitement de ces genres d’information fait que les journalistes deviennent parfois et par ignorance, des propagandistes de l’extrémisme violent ou du terrorisme. Ils créent ainsi la psychose, distillent la peur dans l’opinion et troublent l’ordre public, a-t-il souligné. C’est d’ailleurs pour corriger le tir que la formation initiée par le PNUD à l’endroit des acteurs des Médias du Bénin vient à point nommé pour leur permettre de mieux jouer pleinement leur rôle qui est celle d’informer et de communiquer pour maintenir la cohésion sociale et lutter contre les extrémistes violents dans le pays.
« Sources de financement du terrorisme et les poches d’infiltration des organisations d’extrémistes violentes au Bénin », c’est le thème de la communication présentée par le général GUIDIMÈ pour éclairer sur les diverses sources susceptibles d’appuyer le terrorisme ou l’extrémisme violent. Avec la présentation du président de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), le Magistrat Cyriaque DOSSA sur « Terrorisme et médias », les journalistes ont été suffisamment avertis sur les risques éventuels qu’ils courent à ne pas s’armer du professionnalisme dans le traitement des informations liées à l’extrémisme violent ou au terrorisme. Pour lui, il y a un lien entre les terroristes et les médias, mais il est plus judicieux que les journalistes traitent et diffusent les informations sans être au service des terroristes. En tout, le président de la CRIET a insisté surtout sur le professionnalisme et la prudence qui doivent caractériser le quotidien des acteurs des médias dans le traitement des informations sur les questions de sécurité sans tomber dans les mailles de la justice. Il a invité les journalistes à faire des codes de l’information, du numérique et de la déontologie et de l’éthique dans la presse, leurs bréviaires pour se mettre à l’abri des poursuites judiciaires.
Des échanges renforcés d’éclairage ont apporté un plus aux connaissances des participants. À noter que les travaux de l’atelier commencés ce mardi, se sont poursuivis le mercredi avec d’autres communications avant de se renfermer ce jeudi.
Ernest LATOUNDJI