Élargir des mécanismes de financement climatique au Bénin, tel est l’objectif de la table ronde internationale sur le financement climat organisée par le Bénin en collaboration avec la Banque mondiale et le Fonds Monétaire International (FMI).
Cette rencontre qui a réuni les autorités béninoises, des partenaires financiers et des partenaires au développement, le secteur privé et la société civile a été ouverte depuis mardi dernier.
À la cérémonie de l’ouverture de la table ronde, Romuald Wadagni, ministre d’État chargé de l’Économie et des Finances, a souligné l’urgence de la situation : « Le Bénin est l’un des pays les plus vulnérables au changement climatique. La dépendance de sa structure économique à l’agriculture le rend encore plus vulnérable sans la mise en place d’un plan d’adaptation appropriée. » Il a rappelé que la lutte contre ce phénomène requiert des efforts concertés, une collaboration internationale et surtout un financement adéquat et innovant.
Occasion pour le ministre d’Etat d’évoquer les progrès significatifs déjà réalisés par le Bénin en matière de stratégie de financement climat, soutenu par des partenaires comme la Banque Mondiale, le FMI et la Banque Africaine de Développement. Pour lui, ces efforts incluent l’accès à la facilité de Résilience et de Durabilité, l’établissement du Rapport National sur le Climat et le Développement, ainsi que la création d’un cadre institutionnel pour une gouvernance et une intégrité des projets climats, notamment carbone, au Bénin. Ces initiatives ont également permis la mise en place d’un programme de financement adressant les secteurs prioritaires : énergie et agriculture.
Quant-au, ministre du Cadre de Vie et des Transports en charge du Développement Durable, José Tonato, il a rappelé l’importance de la coordination conjointe mise en place entre le ministère de l’Économie et des Finances et son ministère dans la stratégie de financement de la Contribution Déterminée au Niveau National.
Herman Orou Takou, directeur de cabinet du ministre de l’Économie et des Finances, a donné l’importance de la tenue de cette table ronde : « Notre gouvernement est résolument engagé à mettre en place des stratégies efficaces pour atténuer les effets du changement climatique et promouvoir un développement durable. C’est pourquoi cette table ronde est une occasion précieuse de discuter des mécanismes de financement innovants. »
La directrice adjointe de cabinet du ministre de l’Économie et des Finances, présidente de l’Autorité d’Enregistrement des Projets Carbone au Bénin, Adidjatou Hassan, a détaillé les actions déjà menées pour catalyser le financement climatique au Bénin en se basant sur le travail accompli depuis près de trois ans sur un mécanisme de financement innovant basé sur la valorisation des crédits carbone issus des premiers projets pilotes nationaux. « Les projets d’agriculture régénérative et d’énergie renouvelable qui composent cette phase pilote adressent à la fois la mitigation et l’adaptation, tout en luttant contre l’insécurité alimentaire et en favorisant l’indépendance énergétique. Ces projets doivent aujourd’hui trouver les financements nécessaires à leur mise à l’échelle nationale » a-t-elle déclaré en conclusion de sa présentation.
Pour lancer les activités, le ministre d’État en charge de l’Économie et des Finances a ensuite exprimé sa conviction que les discussions de cette table ronde permettront de mieux comprendre les efforts du Bénin face au changement climatique et de converger vers une initiative commune en vue de la COP 29. « Qu’on dise à cette occasion, que la Banque mondiale, le FMI et les partenaires au développement ont accompagné le Bénin pour exécuter, transformer, réaliser un projet de financement innovant lié au changement climatique qui pourra être répliqué dans plusieurs autres pays, » a-t-il déclaré.
Tobias Adrian, conseil financier et directeur du département des marchés monétaires et de capitaux du FMI, a indiqué : « Le Bénin a été un précurseur en matière de politique et de financement climatiques dans la région, tant pour renforcer la résilience au changement climatique que pour assurer un développement à faible émission de gaz à effet de serre. C’est pourquoi aujourd’hui, d’autres collègues du FMI et moi-même sommes venus ici, à Cotonou, avec notre partenaire coorganisateur, le Groupe de la Banque mondiale, ainsi que des collègues de nombreuses autres institutions partenaires du développement, pour s’engager avec les autorités béninoises à aider à catalyser le financement privé pour le climat au Bénin. L’objectif est de pouvoir progresser et annoncer un plan concret lors de la réunion de la COP29 en novembre 2024. »
Dans le même sens, Marie-Chantal Uwanyiligira, directrice des opérations de la Banque Mondiale, a exprimé la volonté de l’institution à accompagner activement les efforts du Bénin. Elle a appelé les partenaires techniques et financiers à soutenir les réformes liées au changement climatique et a encouragé les partenaires privés à investir davantage dans le secteur climatique. « Le Bénin a besoin d’environ 10 milliards d’euros d’ici à 2030 pour atteindre ses objectifs climatiques, dont la moitié dans les deux prochaines années, » a-t-elle rappelé.