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Politique

Dialogue interactif du Sommet du Futur des Nations Unies : L’intégralité du discours du ministre d’Etat Bio Tchané

« Transformer la gouvernance mondiale et donner un coup de fouet à la mise en œuvre de l’Agenda 2030 pour le développement durable », c’est sur le thème que le ministre d’Etat, chargé du développement et de la coordination de l’action gouvernementale, Abdoulaye Bio Tchané, a fait son discours dont nous proposons ici l’intégralité.

La Rédaction

INTERVENTION DE S.E.M. ABDOULAYE BIO TCHANE, MINISTRE D’ETAT, MINISTRE DU DEVELOPPEMENT ET DE LA COORDINATION DE L’ACTION GOUVERNEMENTALE, AU COURS DU DIALOGUE INTERACTIF : TRANSFORMER LA GOUVERNANCE MONDIALE ET DONNER UN COUP DE FOUET A LA MISE EN ŒUVRE DE L’AGENDA 2030 POUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE

NEW YORK, LE 22 SEPTEMBRE 2024

  • Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies ;
  • Monsieur le Président de la Commission Économique et Sociale des Nations Unies ;
  • Distingués délégués,
  • Mesdames et Messieurs ;

Mon pays, le Bénin, est heureux de prendre part à ce dialogue. Il s’agit, pour nous, d’une occasion précieuse pour approfondir les réflexions sur les enjeux cruciaux liés à la gouvernance mondiale et à la réalisation des Objectifs de Développement Durable. Je reste optimiste que de nos échanges émergeront des idées pour une action collective plus forte et plus efficace en faveur du développement durable.

  • Mesdames et Messieurs 

Le Bénin, a de nombreuses raisons de se féliciter des progrès réalisés dans la mise en œuvre des ODD. Premier pays en Afrique subsaharienne à émettre, en 2021, des Eurobonds dédiés au financement des projets à fort impact ODD, notre volonté à atteindre les ODD n’a pris aucune ride. Grâce aux nombreux projets structurants, en cours dans le pays, le Bénin a enregistré un bond fulgurant ces dernières années. L’affermissement des bases de développement économique portées par une augmentation des capacités de production de l’électricité, le développement de la route, de la voirie et de l’assainissement et le renforcement de la base industrielle du pays avec la création de la Zone Économique Spéciale de Glodjigbé, ont amorcé la transformation structurelle du pays. Dans la même dynamique, le social a été étendu. L’assurance maladie universelle est en cours de déploiement. L’accès universel à l’eau potable est un objectif que nous envisageons atteindre d’ici deux ans. Les cantines scolaires couvrent près de 75% des écoliers du primaire du pays, alors que les filets sociaux de base ont été davantage renforcés.

Ces actions à forts impacts nous ont permis de réduire la pauvreté de près de quatre points ces dernières années.

  • Mesdames et Messieurs ;

Ces résultats auraient pu être meilleurs en l’absence des coûts que la défaillance du système de gouvernance globale nous impose. Les crises climatique, sanitaire, géopolitique, sécuritaire et du financement réduisent continuellement les marges de manœuvre dans un monde où les besoins vont sans cesse croissants. Si le Bénin s’en est mieux sortis, beaucoup d’autres pays n’ont pas eu la même chance. Beaucoup ont vu leur situation dégradée. Plusieurs rapports indiquent qu’à cinq ans environ de l’échéance des ODD, moins de 20% de ceux-ci pourront être atteints. Cette situation mérite une attention particulière et doit nous interpeller.

Dans un monde de plus en plus interconnecté, il en résulte une intégration plus grande des pays, du fait de la mondialisation. A mesure donc que cette mondialisation s’approfondit, la nécessité de l’action collective se fait de plus en plus pressante. Le problème est que pour être efficace, cette action collective exige un système de gouvernance globale effective. Celui-ci se trouve aujourd’hui défaillant, et cette défaillance entraine des coûts évitables qui compromettent dangereusement l’atteinte des Objectifs de Développement Durable.

Il nous fait agir. Pour le Bénin, la réponse se trouve dans le multilatéralisme et la perspective planétaire des sujets. Celle-ci doit nous conduire à nous engager tous pour la préservation des biens publics mondiaux, notamment le climat, la sécurité internationale et la stabilité économique. Leur défaut a des effets d’entrainement importants et nuisibles sur tout le système de développement durable. La dégradation d’un de ces biens publics pour un pays, quel qu’il soit, compromet la réalisation de tout le potentiel de prospérité des autres pays du monde. Nous devons, donc, tous prendre conscience, de l’existence de l’effet de ruissellement ou de transmission des bonheurs comme des malheurs. Le problème international auquel nous devons accorder le plus d’importance est le fait qu’une difficulté ou un sinistre dans un pays, est susceptible de nuire à un autre pays. Dans ces conditions, nous devons travailler à établir de l’équilibre, de l’inclusion, de la justice, de la démocratie et de la transparence dans tous les centres de décisions globales. C’est seulement à ce prix que la réforme du système de gouvernance globale qui favorise l’action collective peut émerger.

Ceci appelle un préalable : éviter la stratégie de perdre, à condition que les autres perdent plus que soi, ou celle de gagner mais s’assurer que tous les autres ont perdu. Le monde contemporain, interconnecté, village planétaire, barque unique ne peut s’accommoder avec ce mode de gouvernance et de pensée.

Pour un monde sûr, prospère, de paix qui favorise le développement durable, le Bénin appelle à un système de gouvernance globale qui transcende les paradigmes traditionnels et qui place l’humanité au centre de ses préoccupations. Une gouvernance globale qui reconnaît que chaque vie est précieuse, que chaque culture a une valeur inestimable, et que chaque nation, grande ou petite, a un rôle irremplaçable à jouer dans le concert des nations.

Mon pays, le Bénin, comme beaucoup d’autres, se tourne vers l’avenir avec des attentes claires et déterminées concernant le renouvellement du système de gouvernance globale. Que ce renouvèlement soit porté par des valeurs de solidarité et une vision réinventée du financement du développement. Pour mon pays, la solidarité n’est pas simplement un idéal philosophique mais une nécessité vitale. Celle-ci ne doit pas être limitée par les intérêts ou les opportunités immédiates, mais incarner un engagement sincère pour le bien-être de chaque individu, indépendamment de son pays.

  • Je vous remercie 

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