Il est monté, depuis la mise sous mandat de dépôt de Olivier Boko, une campagne médiatique visant à agencer les derniers événements survenus sur la plupart des membres du noyau dur de l’élection du président Patrice Talon en 2016. Qui du président Talon ou de ses anciens fidèles, a trahi qui ? Le but de cette campagne, bien évidemment, étant de présenter le président Talon comme celui qui n’a pas été fidèle et qui a trahi tous les autres.
Or, la situation est claire comme l’eau de roche. À l’analyse de chaque couac entre le président Talon et ces hommes dits du cercle dur de son élection en 2016, la rupture s’explique et dédouane à bien des égards, le président de la République.
Premièrement, il faut reconnaître que tous ces hommes dits du noyau dur, ont participé à la gestion du pouvoir, chacun dans son couloir, comme un incontournable et patron toutes catégories confondues de son empire.
Aurélien Agbénonci
Il n’était pas trop du cercle. Il était juste un ami de bancs, du président Talon. Mais malgré ses carences avérées avec des bourdes les unes plus grosses que les autres, le président Talon qui a du mal à percevoir le diable dans le cœur des siens, l’a gardé plus de 07 ans dans son gouvernement jusqu’à ce qu’il découvre ses envies d’être président du Bénin. Lui dont la réputation aux affaires étrangères donne à vomir. Débarqué du gouvernement, il n’a pas tardé à devenir un ennemi juré du président Talon. Le ministère des affaires étrangères lui avait-il été remis en héritage par ses parents défunts ? Le crime du président Talon aura été après l’avoir supporté plus de 07 ans, de le débarquer. On se demande dès lors, qui est le traître dans ce cas ?
Séverin Quenum :
Voilà un homme qui a su vraiment profiter de son poste au gouvernement. Il savait chercher l’argent et n’avait aucune crainte et pudeur que ses magouilles tombent dans les oreilles de son ami. Il connaît trop le président Talon pour croire qu’il pouvait se séparer de lui, même s’il cherchait à vendre le pays aux Libanais. Donc, tout lui était permis et les bourdes s’enchaînent les unes plus graves que les autres. N’en pouvant plus, mais toujours attacher à l’amitié pour ne pas faire fuiter ses crimes, le président Talon décide de prendre congé de lui au gouvernement, tout en l’acceptant comme cet ami de vieille date. Mais pour Séverin Quenum, le président Talon devrait lui laisser le soin de vendre le pays aux dealers. Une fois qu’il a été sorti du gouvernement, le président Talon qui lui avait permis de se faire du beurre comme avocat des affaires juteuses de l’État avant de le faire entrer au gouvernement, devrait mourir de ses propres mains.
Johannes Dagnon :
C’est le puissant patron du Bureau d’analyse et d’investigation (BAI). Le cousin personnel du chef de l’État, Patrice Talon. C’est le vrai boss de l’administration. Son seul péché est de n’avoir pas dit clairement ses intentions de dauphinat à son jeune frère et cousin.
Mais c’est finalement son choix de faire équipe avec son ennemi d’hier, Olivier Boko dans la dynamique, l’ennemi de mon ennemi est mon ami, qui peut justifier le fait que le président Talon n’ait plus envie de le rappeler à la mangeoire du Bai attribuée à Pascal Iréné Koupaki dans une forme d’intérim qui ne dit pas son nom. Sinon, étant le parent dans le game, il ne devrait pas rester longtemps en punition.
Oswald Homéky :
C’est le fils adoptif du président Talon. L’homme qui a été récupéré dans les dédales de la misère qui caractérise notre jeunesse avant de 2016, et qu’il a lavé à l’Ajax et à Omo clean pour en faire un jeune premier en récompense à sa fidélité quand tout n’était pas permis.
Mais très tôt, juste après 08 ans au beurre, il n’a pas attendu son père avant de se choisir un autre pied à terre pour la continuité aux frais de la princesse. C’est lui que Olivier Boko qui ne sait pas assumer ses crimes, choisit pour offrir sa poitrine pour annoncer ses intentions de candidature en 2026.
Homéky avant cette affaire de coup d’État, était l’enfant gâté qui se croyait plus Talon dans la jouissance, que Lionel, le fils légitime du président de la République. Malgré tout, le président Talon continue de pleurer son sort: se faire manipuler pour tomber dans les mailles du filet dans une affaire de coup d’État. Après l’acte idiot de démission, que diantre, Homéky cherche à faire confiance à Olivier Boko ? La prison n’est pas une affaire d’enfant gâté.
Olivier Boko :
C’est le vice-président de la république. Devant lui, madame Chabi Talata n’est qu’un nom d’emprunt. Il régentait tout. Malheureusement, il était plus le problème que la solution pour son frère, Patrice Talon. Toute chose que son amoureux de frère ne pouvait jamais imaginer de lui. Pour lui, le président doit être dans des difficultés pour voir son utilité. Tel était son leitmotiv auprès du chef de la Rupture.
Malheureusement, personne ne pouvait oser dire au président Talon que celui en qui il mettait toute sa confiance était une vipère. Le faire était trop risqué. Le président te fera vivre l’enfer de ne plus avoir accès à lui. Olivier Boko était le frère jumeau, pardon, siamois qu’il ne fallait pas critiquer. Tous ceux qui avaient osé y mettre leur sale bouche, en avaient payé de tous leurs avantages.
Mais le monstre était là dans son plan diffus, mais à peine voilé pour celui qui sait lire : il voulait être le dauphin désigné.
Il a fallu que toutes les cloches des cathédrales de la Rupture sonnent fort dans les oreilles du président pour qu’il accepte finalement de croire que son frère n’était là que pour baiser le Graal en 2026. Et c’est la position du président Talon qui, se sentant trahi parce que croyant mériter la primeur de cette décision de son frère, va lui valoir ce risque de se voir débarqué de la Marina si le colonel Dieudonné Tévoédjrè avait été un peu gourmand et naïf. C’est cela le vrai Olivier Boko qu’il a su dissimuler à son frère depuis des lustres. Le grand crime du président Talon est qu’il n’a pas accepté de sacrifier l’avenir du pays sur l’autel de ses amitiés. Qui connaît Olivier Boko mieux que tout le monde ? C’est le président Talon. S’il estime que cet homme ne peut pas faire le jeu de 2026 pour l’intérêt supérieur de la Nation, qui pourra dire le contraire ? Mais pour Olivier Boko, parce qu’il était là en 2016 et a pris une part active dans l’élection de son frère, il doit le remplacer ou le tuer.
À chacun de se faire maintenant son opinion sur qui a trahi qui.
Aboubakar TAKOU