Dans la nuit de lundi à mardi, Port-au-Prince a été le théâtre d’affrontements meurtriers opposant la police, des gangs armés et la population. Une trentaine d’individus, identifiés comme appartenant à la coalition « Viv Ansanm » (Vivre Ensemble, en français), ont été tués avant que leurs corps ne soient incendiés par des habitants en colère. Des cadavres calcinés jonchent encore les rues de plusieurs quartiers, la tension demeure vive, et la ville reste paralysée par des barricades.
Port-au-Prince s’est réveillé dans l’angoisse, ce mardi 19 novembre au matin, les rues désertes et les quartiers bouclés, après une nuit marquée par des affrontements violents entre la police, la population et des gangs armés. Selon les informations rapportées par RFI, les événements ont débuté vers 2 heures du matin lorsque la police a intercepté un camion et un minibus qui montaient en direction de Pétion-Ville. Les deux véhicules transportaient des membres de groupes armés.
Ces individus auraient participé, ces derniers jours, à des affrontements violents contre la police et des membres de la population dans les quartiers de Solino, Nazon, ainsi que dans d’autres zones de la capitale haïtienne. Pétion-Ville était leur nouvelle cible. Mais ils n’ont pas eu la chance d’arriver à destination. Au moins dix d’entre eux ont été abattus, avant que leurs cadavres soient incendiés par des membres de la population.
Il faut noter que depuis la semaine dernière, Port-au-Prince est secouée par une nouvelle flambée de violences attisée par « Viv Ansanm » (Vivre ensemble), alliance de gangs formée en février et qui est parvenue à renverser le Premier ministre d’alors, Ariel Henry. Cette coalition a lancé une attaque contre Pétion-Ville et les quartiers Bourdon et Canapé Vert, après un appel sur les réseaux sociaux de l’un de ses chefs, Jimmy Chérisier, alias « Barbecue ». Ce dernier a exigé « la démission du Conseil présidentiel de transition » (CPT), la tête de l’exécutif.
Les forces de l’ordre ont récupéré des armes automatiques, des centaines de munitions et un drone. Mais plusieurs suspects ont réussi à prendre la fuite. Dès lors, des opérations de ratissage sont en cours dans des zones sensibles.
Fallone CHABI-BONI