(Son avis sur l’atteinte à la sûreté de l’État, sur ses relations avec Olivier Boko)
« … La majorité des Béninois attend de ce discours une certaine innovation. Innovation dans ce sens que vous ne savez pas qu’il est souvent reproché au chef de l’État sa déconnexion des populations et aussi que pendant tout son mandat, c’est quelqu’un qui a délégué le rapport entre lui et les populations à des personnes, c’est-à-dire à des députés qui vont sur le terrain…
… Donc, quand vous prenez le pouvoir 10 ans après l’ancien président Thomas Boni Yayi et que vous vous déconnectez des populations il y a un vide, qui se sent. Les populations veulent, … revoir leur chef de l’État qui a une certaine compassion vis-à-vis d’elles. » A dit le politologue et économiste, Issa Richard Boni Ouorou, président également du Mouvement Libéral.
Dans cette interview sur BL TV, Richard Boni Ouorou a exposé ses attentes du discours du chef de l’Etat Patrice Talon sur l’état de la Nation. Lors de son intervention, il a mis en avant le fait qu’il tient à voir le président Talon tourné vers ses populations, tout en appréciant le travail de transformation ou de modernisation du pays en cours.
« … On ne peut pas aujourd’hui reprocher au gouvernement actuel de n’avoir pas fait beaucoup d’effort pour moderniser non seulement le pays en matière d’infrastructures, les infrastructures sont vraiment de très bonne qualité ça renvoie à une certaine fierté quand on est à l’extérieur du pays quand on écoute les commentaires sur les personnes qui sont venues visiter notre pays en l’occurrence Cotonou et tout ce qui s’y fait. Nous sommes tout à fait d’accord que c’est un très beau geste, c’est une vision que nous partageons. Sur ce plan-là sur la question de la modernité et aussi dans plusieurs domaines certaines réformes sont bonnes… »
En dépit de son appréciation de ce qui se fait de bien, il a aussi évoqué ce qui l’oppose en tant que libéral à Talon : « Ce qui m’oppose aujourd’hui moi en tant que libéral, c’est qu’au menu de tout ça, je n’ai pas encore vu dans le domaine privé des affaires, par exemple le secteur privé n’a pas été dynamisé. De mon point de vue, le secteur privé n’a pas été dopé, je n’ai pas encore vu des 9 ans de mandat de Patrice Talon, un grand homme d’affaires qui soit issu de cette réforme économique là. Je n’ai pas encore vu le nombre de start-ups financées dynamisées par l’État qui vont être imposantes dans la sphère économique de notre pays demain. Et aussi quand on prend les réformes ou les décisions qui ont été prises récemment dans le domaine de l’agriculture par exemple ça ne reflète pas des décisions libérales, mais c’est à la limite des décisions que je dirais un peu communistes… Donc, tout ça m’amène à croire que Patrice Talon est un peu du centre droit, moi, je suis du centre-gauche. Donc il y a cette divergence de vision entre nous. Je veux un État moins interventionniste, moins dirigiste… »
Au sujet de Olivier Boko
C’est une question qu’il n’a pas occultée, car il lui fallait donner des explications afin que le commun des mortels au Bénin puisse comprendre. À propos de ses supposées relations avec Olivier Boko, « vous dites qu’il s’est dit que je serais à la solde soi-disant de Monsieur Olivier Boko. Mais je suis la première personne à avoir dénoncé le rapport de Monsieur Olivier Boko avec le pouvoir, à avoir dénoncé certaines manigances à l’époque. J’étais encore à Lomé… » A-t-il affirmé en expliquant avoir déposé une lettre au chef de l’État après cette tentative de coup d’Etat ou atteinte à la sureté de l’Etat, dans laquelle il lui exprimait toute sa compassion pour la perte d’un ami qu’il estimait jusqu’à un point donné. Pour mieux cerner ses explications, l’intégralité de l’interview sur BL TV pourra mieux vous édifier. Cependant, il se réjouit de cette situation, car cela a « un peu fait du bien pour lui parce qu’il a permis à des personnes qui n’ont aucune légitimité d’avoir une influence présumée dans le cercle du pouvoir sans discernement et c’est le résultat que vous voyez aujourd’hui. »
