De sources très introduites dans les laboratoires de réflexions du camp de l’homme d’affaires Olivier Boko aujourd’hui en détention, il est hors de question que le prévenu écope d’une condamnation. Il faut qu’il garde aussi longtemps que possible ce statut de prévenu jusqu’à bonne date.
Allusion faite à un deadline dont lui et ses cerveaux pensants et soutiens indéfectibles réussissent à réaliser le fruit de leur imagination. Pour preuve, lui et ses avocats feront voir à la Cour, des murs et des non-murs sur une longue période. Le dilatoire étant en droit un moyen de défense, ils en feront usage à suffisance. Si un juge n’a pas trop de cheveux pour ne pas les rassurer, un autre sera trop chauve à leurs yeux.
Après la tergiversation inutile sur la constitution de la Cour, la récusation de la juge présidente, hier c’était l’âge et l’inexpérience des juges assesseurs. Sans oublier bien entendu, l’histoire de la déconstitution et du refus de consommer l’option des avocats commis d’office.
On apprend aussi que le prévenu devenu chef de file des accusés, aurait demandé un moratoire, certaines commodités (téléphone, visites d’amis, parents et proches) avant de parler au procès. Un luxe auquel n’ont pas eu droit en leur temps, Sébastien Ajavon (qui lui n’a été en prison), Réckya Madougou, Joël Aïvo et les autres. Un moment où Olivier Boko sans être dans la peau du Garde des sceaux, était le squelette caché de cette justice. Sachant très bien que le résultat des enquêtes est la charpente osseuse du réquisitoire qui lui sera opposé au procès, ne donnera aucune chance à la Cour de ne pas prononcer sa condamnation à la taille des faits à sa charge. Ceci, même si le juge président était choisi dans sa famille, Olivier Boko ne souhaite pas courir le risque d’un procès. Du moins pas avant un certain temps pour ne pas dire une situation. Les forces de sécurité et les services spéciaux devraient ouvrir les yeux pour lire dans les faits et gestes, ce qui se prépare.
On ne choisit pas délibérément de repousser l’échéance de sa condamnation sans raison. Il y a certainement une motivation. Et quand le prévenu lui-même commence par mettre dans ses exigences pour aller au procès, un relâchement de rigueur autour de sa condition carcérale, on n’a pas besoin de faire un doctorat en criminologie pour lire ce qui se voit comme le nez au milieu de la figure.
Pourquoi l’ancien directeur général de la police nationale, Louis Philippe Houndégnon a tout fait pour se retrouver en prison ? Lui dont tout le monde est unanime sur ses capacités à maîtriser avec finesse et habileté, au moins 10 gendarmes armés. Il est préférable de voir les choses de loin que de les vivre par surprise.
Aboubakar TAKOU