(Pour qui roule finalement le Prd ressuscité ?)
Partenaire patenté du chef de la Rupture jusqu’à avoir un cadre de son parti au gouvernement, le sage de l’ex-Prd, maître Adrien Houngbédji a raté une très bonne occasion d’élever les défenses de la paix et de l’union. Lui dont le parti est aujourd’hui dissous dans l’Union progressiste le Renouveau.
En effet, au cours de la présentation de vœux des cadres et militants de l’ex-Prd à son autorité, le leader Tchoco Tchoco a, dans son speech, fait 04 bourdes qui, non seulement révèlent sa colère contre le président Patrice Talon, mais aussi annoncent son hostilité totale à l’homme dont il disait sincèrement du bien dans un passé récent.
Premièrement, si le patron de l’ex-Prd a des reproches à faire à son jeune frère, le président Talon, ce ne devrait pas être derrière lui et devant ses militants. Il a simplement commis le péché de casser du sucre sur le dos de son frère. Ce n’est pas derrière lui qu’il va cracher son venin. Il n’y a pas longtemps, le président de la République était à son domicile à Porto-Novo et rien n’a filtré de cette visite amicale et fraternelle. Il ne pouvait donc pas se laisser à l’instinct grégaire de fin de mandat pour chercher coûte que coûte à entrer en conflit avec le président dont le gouvernement compte un ministre de son bord. Donc, s’il a des choses à reprocher ou à suggérer au président Talon, il connaît son numéro de téléphone, son domicile ou son lieu de travail. La présidence.
Deuxièmement, la qualification de VICTIME qu’il semble donné à monsieur Boko est très mal inspirée. Le fait qu’il ajoute que l’intéressé, la victime ne peut pas être son ami, ne le dédouane pas. Pour un grand juriste comme lui, la condamnation de Olivier Boko par la justice, l’oblige à revoir ses mots, sa pensée. S’il lui était loisible de penser que Olivier Boko est une victime, ce devrait être avant son procès qui a débouché sur sa condamnation. Lui donner ce qualificatif après ce procès et cette condamnation montre à suffisance que la colère ou la haine du président Houngbédji contre son jeune frère Talon, lui fait perdre toute sa lucidité, et c’est très grave.
Troisièmement, dans une telle posture, maître Houngbédji n’avait plus qualité à critiquer le président Talon au point de voir l’exclusion comme source de la logique de cette tentative de coup d’État. À supposer même que ce soit le cas, ce n’est pas à la place publique qu’il va livrer un partenaire politique.
Quatrièmement, et c’est le plus grave, il se fait qu’en sa qualité de premier magistrat, c’est encore le président Talon qui a la latitude de gracier un homme ayant des démêlés avec la justice de notre pays. Et tout le monde sait, à commencer par le président Boni Yayi, que le président Talon a horreur du chantage. Toute chose qui rassure qu’il est disposé à toute forme de négociation. Il suffit simplement que la personne qui sera choisie, soit suffisamment neutre ou ait le minimum de sagesse pour savoir poser le problème. À supposer que le président Houngbédji souhaite voir les exilés de retour et les prisonniers en liberté, c’est la dernière des méthodes qu’il a choisie. En réalité, le numéro 1 de l’ex-Prd ne souhaite pas faire du bien aux personnes auxquelles il faisait allusion. Il vaut au contraire les noyer en faisant de la politique et du chantage avec leur nom.
Grosso modo, le président Houngbédji a tout fait sauf faire de la vraie politique digne de l’expérience qu’il est censé incarner. Espérons qu’une excuse publique de sa part réussisse à faire oublier au président Talon tout ce qu’il a dit à cette rencontre de vœux du nouvel an.
Le président Houngbédji n’est pas Ousmane Batoko. Sa sortie ratée et les conséquences qui en ont découlé, devraient lui parler en goun.
Aboubakar TAKOU