Le lundi 3 mars 2025, un étudiant a été présenté à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) pour avoir piraté plusieurs comptes bancaires. La Cour a renvoyé le délibéré au 7 avril pour continuation.
En effet, placé en détention provisoire pour escroquerie depuis début janvier, il a été présenté à la CRIET car il aurait détourné les allocations universitaires d’une cinquantaine de ses camarades en piratant leurs comptes bancaires. Il se trouve que plusieurs étudiants, victimes de cette escroquerie, se sont plaints à une des organisations estudiantines, dénonçant la disparition de leurs bourses d’études.
À l’ouverture du procès, deux étudiants ont raconté au juge comment leurs allocations universitaires ont été détournées par le prévenu. Le président de cette organisation estudiantine de l’Université de Parakou a également témoigné au procès. Selon sa déposition, l’affaire a été révélée au grand jour après qu’une cinquantaine d’étudiants ont saisi son bureau pour dénoncer la disparition de leurs allocations universitaires suite au piratage de leurs comptes bancaires. Grâce à la collaboration étroite avec l’établissement bancaire, 35 comptes piratés ont pu être récupérés, mais 15 autres ont été impossibles à récupérer, rapporte l’envoyé spécial de Libre Express.
Par la suite, l’enquête a révélé que les fonds étaient détournés via des numéros de téléphone liés aux comptes des victimes. Le Centre national d’Investigations numériques (CNIN) a été saisi, ce qui a permis d’arrêter le fameux pirate en janvier 2025.
Devant la Cour, contre toute attente, le prévenu a nié toute implication, affirmant que son cousin serait l’auteur des faits. « Mon cousin m’a demandé de l’aider à retirer 132 000 FCFA sous prétexte qu’il travaillait pour une ONG octroyant des financements aux étudiants », a-t-il expliqué. « Mon cousin m’a ensuite demandé de lui laisser mon téléphone, en échange de 20 000 FCFA. C’est à ce moment-là que deux ou trois autres opérations du même genre ont été réalisées, mais je ne me souviens plus des montants exacts », a-t-il déclaré à la Cour.
Selon le jeune étudiant, son cousin lui aurait également promis de le faire travailler sous ses ordres au sein de cette ONG, sans qu’il ne soit au courant des activités frauduleuses de ce dernier. Après avoir perdu contact avec ce dernier pendant un certain temps, il affirme avoir appris l’arrestation de son cousin, rapporte Africaho.
Au vu de ces nouvelles accusations, le procès a été renvoyé au 7 avril. Pendant ce temps, les investigations se poursuivent pour entendre le cousin du prévenu.
Fallone CHABI-BONI