La paix n’est pas nécessairement l’absence de tensions ou une résignation à faire le plus dur : élever les défenses de la paix. La vraie paix se caractérise par l’ensemble de tout ce qui peut être fait, implémenté pour éviter les frustrations, souvent nées de l’inégale répartition des biens dans la société. Tant il est difficile d’imposer l’équité comme le socle principal qui régit la cité. Voilà ce qu’incarne le président Talon. C’est ce qu’il a entrepris depuis son arrivée au pouvoir. Réussir à éradiquer la corruption et la gabegie dans les recrutements de la fonction publique et autres concours, donne une chance à tous les enfants de ce pays, en les plaçant sur un pied d’égalité dès le départ. Cette dynamique élimine la frustration sous toutes ses formes. Mais pour que cela intègre pleinement l’équité, il faudra créer les mêmes conditions d’apprentissage et d’instruction sur toute l’étendue du territoire. Cela est aussi la marque du président Talon.
Le choix de faire la guerre à l’impunité avec une tolérance zéro pour les fraudes et crimines économiques, pousse à voir en Patrice Talon un homme froid et dur voire sans cœur. Mais ce choix, à coup sûr, préserve la majorité des Béninois et les enfants de ce pays, des perversités du petit nombre, auteurs du dérèglement de la société. C’est aussi une des meilleures façons de préserver la paix. Il en est de même lorsqu’on sait contracter de bonnes dettes, des dettes vertueuses pour booster le développement économique. Car tant que les efforts de tous concourent à produire de la richesse et à construire de bonnes infrastructures, le développement s’observe pour la satisfaction de tous. Tout ceci participe à la construction de cette paix souhaitée par tous dans une société où les injustices disparaissent de jour en jour.
Pour revenir aux propos et aux positions du président Talon dans l’interview qu’il a accordée à notre confrère de Jeune Afrique, quatre éléments viennent corroborer cette disposition de l’actuel occupant du palais de la Marina à semer et entretenir la paix.
* Il a été favorable à l’audit du fichier électoral, contre la position de la quasi-totalité des partis qui constituent sa majorité. Mieux, il a mis des moyens conséquents à la réussite du projet.
* Il a aussi évoqué le caractère perfectible du code électoral, critiqué en dépit de sa conviction qu’il n’y a pas mieux pour donner de la force et du contenu au système partisan, seul chemin qui puisse ouvrir la porte de la présidence aux formations politiques.
* De la supposée tension entre lui et son prédécesseur, il n’y a rien selon lui. Et il n’est pas certain qu’ils soient opposés au sujet du choix du prochain président. Le président Talon est même allé jusqu’à envisager l’éventualité qu’ils soient tous deux d’accord sur un même choix. Ce qui signifie que le prochain président peut provenir de sa majorité ou de l’opposition. Toujours est-il que ce dernier portera les germes d’un homme qui fera mieux que ce qu’il a accompli, sans jamais déconstruire ce qu’il a réalisé avec les Béninois.
* Concernant Olivier Boko, emprisonné pour l’un des crimes les plus odieux (avoir cherché à attenter à la vie d’un chef d’Etat en exercice), le président Talon espère voir un signe de regret ou des excuses pour envisager la suite. Cela montre qu’il a encore suffisamment du cœur pour réévaluer la situation de tous ceux qui sont sous le coup de la justice pour des actes répréhensibles. Pourvu que les intéressés sachent demander la clémence. Cependant, le projet de grâce d’office ne fait pas partie de l’agenda du président Talon.
Enfin, il faut retenir que cette bonne foi exprimée par le président Talon pour la paix et pour le développement continuera de s’exprimer tant que personne ne le mettra sous pression. Pas de chantages. Pas de pressions violentes comme langage de négociation avec l’actuel président. Pas de peur à distiller pour le faire fléchir. Bien au contraire. Ceux qui se disent chantres de l’opposition et qui prennent le dénigrement du régime en place comme un outil pour forcer l’alternance, peuvent encore attendre. Certes, le président Talon est, à l’intérieur, une belle colombe blanche, signe de paix, mais son armure d’acier de redoutable guerrier est là, très imposante, pour prendre les commandes en cas d’attaques ou de chantages. Voilà ce qu’on peut retenir de son entretien avec notre confrère.
Aboubakar TAKOU