Un vent d’inquiétude souffle sur la capitale malgache après deux récents tremblements de terre, les 7 et 24 juillet, de magnitude comparable. Bien qu’aucun dégât n’ait été signalé, la localisation des épicentres à proximité d’Antananarivo est un phénomène nouveau qui alarme les autorités et les géophysiciens.
Le jeudi 7 août, un séisme de magnitude 3,7 a surpris les habitants. Selon le docteur Andry Ramanantsoa, chef du laboratoire de Sismologie et Infrason à l’Institut et Observatoire de Géophysique d’Antananarivo, l’épicentre a été localisé à 100 km au nord de la capitale, dans une zone où aucun séisme n’avait jamais été enregistré auparavant.
« C’est la première fois qu’on a enregistré un séisme à cet endroit », précise le Dr. Ramanantsoa. Il ajoute que si des failles sont connues dans la région, de nouvelles micro-failles se sont récemment activées, rendant toute prédiction de secousses futures impossible pour le moment.
Des quartiers entiers en danger
Si les experts ne s’attendent pas à de puissants séismes, ils s’inquiètent de la vulnérabilité de certaines zones d’Antananarivo aux secousses modérées. Le docteur Ramanantsoa pointe du doigt les bas quartiers construits sur d’anciens marais remblayés, dont l’instabilité des sols les rend particulièrement à risque.
De son côté, le général Elack Andriakaja, à la tête du Bureau national de gestion des risques et catastrophes, s’alarme d’une autre zone : la partie haute de la ville, Manjakamiadana. Des milliers de personnes y vivent sur un sol déjà très vulnérable aux glissements de terrain. « Ce dont j’ai très peur, c’est la partie haute d’Antananarivo […] Le comportement du sol est déjà très vulnérable », a-t-il déclaré, rappelant que des glissements de terrain mortels s’y sont déjà produits sans même de secousse sismique.
Le général Andriakaja insiste sur l’urgence pour les habitants de Manjakamiadana de quitter cette zone, mais force est de constater qu’aucune solution de relogement pérenne ne leur a été proposée.
La capitale malgache se trouve donc à un tournant, face à un risque sismique insoupçonné qui met en lumière les dangers des constructions en zones instables. Les regards se tournent maintenant vers les autorités, qui doivent trouver des solutions pour protéger les populations les plus exposées.



