Le mardi 12 août, les États-Unis ont annoncé une récompense de cinq millions de dollars pour l’arrestation de Jimmy Chérizier, surnommé « Barbecue », accusé d’avoir enfreint des sanctions américaines. Selon le ministère de la Justice, Jimmy Chérizier, un chef de gang haïtien de 48 ans, et Bazile Richardson sont soupçonnés d’avoir tenté de transférer des fonds des États-Unis vers Haïti pour financer les activités d’un gang.
« Une récompense de cinq millions de dollars est offerte pour toute information menant à l’arrestation de Chérizier », a déclaré la procureure de Washington, Jeanine Pirro, lors d’une conférence de presse. Elle a précisé qu’il s’agissait d’un « chef de gang coupable d’atroces violations des droits humains, notamment de violences contre des citoyens américains en Haïti ».
Jimmy Chérizier, un ancien policier, a été soumis à des sanctions du département américain au Trésor depuis 2020 et des sanctions de l’ONU depuis 2022. Il dirige un groupe de gangs en Haïti appelé la « famille G9 », dont les membres sont accusés de divers crimes : meurtres, vols, extorsions, viols, assassinats ciblés, trafic de drogue et enlèvements.
L’année dernière, la « famille G9 » a été impliquée dans une attaque qui a conduit à la démission du Premier ministre Ariel Henry, remplacé par un conseil de transition fragile. Jimmy Chérizier et Bazile Richardson, un citoyen américain naturalisé récemment arrêté au Texas, auraient collecté des fonds de la diaspora haïtienne aux États-Unis pour les transférer à des intermédiaires en Haïti, selon le ministère de la Justice. Ces fonds auraient ensuite été utilisés pour rémunérer les membres du gang et acheter des armes à feu.
Haïti, le pays le plus pauvre des Amériques, est en proie à une violence des gangs dans un contexte d’instabilité politique. Ces violences se sont aggravées début 2024 et ont déjà causé plus de 3 000 décès au cours des six premiers mois de 2025, d’après l’ONU.
Jean De Dieu TRINNOU



