Berceau historique du Bloc républicain, terre d’ancrage de la colistière et symbole d’un présage victorieux, la capitale du Borgou a été choisie pour lancer la campagne. Décryptage d’une décision lourde de sens.
C’est à Parakou, capitale du Borgou, que la mouvance présidentielle (autour du Bloc républicain, de l’UPR et d’autres partis) a choisi d’investir officiellement son duo pour la présidentielle d’avril 2026 : Romuald Wadagni comme candidat à la présidence et Mariam Chabi Talata comme colistière. Un choix loin d’être anodin, mûrement réfléchi et chargé de symboles autant que de calculs politiques.
Parakou, berceau historique et présage de victoire
La première raison tient à l’histoire. Le Bloc républicain (BR), pilier de la mouvance, a été créé à Parakou. En y retournant pour cette investiture hautement symbolique, le parti présidé par Abdoulaye Bio Tchané renoue avec ses racines. C’est un retour aux sources pour marquer un nouveau départ.
Selon une tradition politique locale persistante, Parakou porterait chance. L’histoire électorale semble lui donner raison : tout candidat investi dans cette ville aurait remporté la présidentielle. L’exemple le plus marquant est celui de l’ancien président Boni Yayi : bien qu’annoncé ailleurs, son investiture avait été actée à Parakou en 2006, avant sa victoire. La mouvance espère ainsi s’inscrire dans cette lignée et bénéficier de ce présage favorable.
Une stratégie offensive pour conquérir un fief adverse
Au-delà du symbole, le choix de Parakou relève d’un calcul électoral précis. La 8ème circonscription électorale, dont elle est le cœur, est considérée comme un fief de l’opposition. En y implantant symboliquement son QG de campagne, le pouvoir vise clairement à grignoter les bases adverses, à briser l’hégémonie de l’opposition dans le nord et à envoyer un message fort : aucun territoire ne lui est étranger.
Wadagni, l’enfant du Sud aux racines septentrionales
Si Parakou est stratégique pour la mouvance, elle l’est tout autant personnellement pour Romuald Wadagni. Bien que né dans le Sud du pays, le ministre d’État chargé de l’Économie et des Finances a pratiquement grandi à Parakou. Il en garde un attachement viscéral et se réclame davantage du septentrion que de sa région d’origine. Ce choix est donc une manière d’afficher son identité et sa proximité avec le Nord du Bénin.
Cet ancrage n’est pas qu’affectif ; il se traduit dans la composition de son équipe ministérielle, où une bonne partie de ses collaborateurs viennent du septentrion. Investir à Parakou est pour lui une évidence, une preuve d’attachement destinée à séduire un électorat crucial.
Talata Zime, investie sur ses terres : un appel à la loyauté
Ce choix revêt également une importance capitale pour la colistière, Mariam Chabi Talata Zime, vice-présidente du Bénin issue du parti Union Progressiste le Renouveau (UPR). Originaire de cette circonscription, son investiture « à domicile » est un honneur et un geste fort de la mouvance à son égard. En la plébiscitant sur ses terres, le Bloc républicain et ses alliés l’invitent à s’en réclamer entièrement et à mobiliser son bassin électoral local sans réserve, consolidant ainsi l’union autour du duo.
Conclusion : Un pari audacieux et prometteur
À travers ce choix, le duo Wadagni-Talata et la mouvance présidentielle envoient un message unifié : celui d’une campagne qui commence fort, enracinée dans l’histoire et confiante dans l’avenir. Parakou n’est pas qu’un lieu, c’est un symbole, un présage et un champ de bataille électorale. Le pari est audacieux, mais semble déjà bien parti pour être gagnant.
AY



